Ava est une louve solitaire, une chasseuse de primes à la poursuite du motard le plus dangereux de Californie du Nord. Mais lorsque les circonstances l’obligent à faire équipe avec Bjorn, un magnifique Viking des temps modernes du club de motards les Cavaliers de Tyr, elle ne peut lutter contre la passion qui jaillit entre eux. Ava se laissera-t-elle séduire par ce beau mauvais garçon ou reprendra-t-elle la route seule ?
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1
Ava est une louve solitaire, une chasseuse de primes à la poursuite du motard le plus dangereux de Californie du Nord. Mais lorsque les circonstances l’obligent à faire équipe avec Bjorn, un magnifique Viking des temps modernes du club de motards les Cavaliers de Tyr, elle ne peut lutter contre la passion qui jaillit entre eux. Ava se laissera-t-elle séduire par ce beau mauvais garçon ou reprendra-t-elle la route seule ?
Âge minimum : 18+
Auteure : Adelina Jaden
Je n’ai jamais su ce qu’était l’amour jusqu’à ce qu’il essaie de me tuer.
J’ai couru pendant si longtemps.
J’ai tellement essayé d’échapper à mes démons que j’ai oublié comment ressentir.
Comment vivre.
Puis, il est entré dans ma vie et m’a menacée avec une arme.
… et m’a baisée si fort que je suis revenue à moi.
Je sais que je ne mérite pas de vivre, après tout ce que j’ai fait.
,Mais, pour la première fois depuis longtemps, je commence à espérer…
***
IL Y A QUELQUES JOURS…
Izzy ne plaisantait pas lorsqu’elle a dit que le type serait dangereux.
Les primes de mon agent de cautionnement sont habituellement pour de plus petits montants.
Des trous du cul qui ont oublié de payer leur ticket de parking et ont décidé de ne pas régler leur caution.
Pas très satisfaisant à coincer.
Mais celui-là ?
Je consulte le lien qu’Izzy a envoyé, allongé sur le siège de la Toyota Prius blanche que je loue.
Je suis garée en face d’une immense propriété au cœur de San Leandro, en Californie. L’endroit est impressionnant, avec ses grands piliers blancs et sa pelouse tout droit sortie de Better Homes and Gardens.
En plus d’un muret de briques, des topiaires géométriques délimitent la propriété.
Étonnamment de bon goût pour un homme qui vend des armes et des stupéfiants.
J’ai déjà entendu parler des Toltèques. Tous ceux qui vivent dans la région de la Baie connaissent ces types.
Ils se sont montrés à San Leandro il y a quelques années.
Un tas de types montés sur des Harleys tout droit venus de Mexico, avec des armes dans le dos et de l’argent plein les poches.
Ce type, ce Pasado, n’est pas quelqu’un avec qui il faut jouer.
Il sera lourdement armé. Presque impossible à avoir tout seul.
Et j’ai besoin de lui vivant.
Je n’ai pas eu de vrai défi depuis cette époque…
Arrête d’y penser, je m’ordonne.
Arrête d’être faible.
Je m’assois de nouveau, rabattant le miroir pour réajuster les deux épingles à cheveux japonaises qui dépassent de mon élégante queue de cheval noire. Des souvenirs de mon passé.
Ma peau est plus pâle que d’habitude, ce qui donne l’impression que mes yeux verts sortent de mon crâne.
Je fais généralement la plupart de mon travail la nuit. Je l’ai toujours fait.
Aujourd’hui est une exception. Ce type est trop dangereux pour être suivi après la tombée de la nuit.
Alors que j’éprouve le fil de la lame argentée de l’épingle à cheveux, je me pique accidentellement le doigt.
Merde.
Une petite goutte de sang jaillit de la pointe.
Je la fixe, perdue dans mes pensées.
Je pense à tout le sang que j’ai versé avec ces couteaux.
En pensant à tout ce qu’ils ont vu.
Je pense à lui.
ARRÊTE D’ÊTRE FAIBLE.
Je serre les dents, repoussant les idées noires de mon cerveau.
Et c’est là que je le vois.
Javier.
Putain.
Pasado.
Il gare sa Harley au bout de l’allée, flanqué d’un autre motard toltèque, et tous deux descendent.
Pasado ne ressemble en rien à sa photo d’identité judiciaire.
Il est beau, d’une beauté sinistre.
Des traits sombres. Quelques tatouages colorés sur le cou qui dépassent de sa veste en cuir.
Au premier coup d’œil, je peux dire que ce type est une vraie ordure.
Je le regarde remonter l’allée vers sa maison, suivi de son lèche-bottes.
Je n’arrive pas à croire que j’ai autant de chance.
Bien que Pasado ne soit pas complètement « seul », c’est comme si !
Alors que je commence à sortir de ma voiture, je m’arrête soudainement, regardant un type sur une Harley qui se range devant moi, au bord de la route.
Quelque chose dans mes tripes me dit d’attendre.
Je vois un homme incroyablement grand descendre de sa bécane et mon souffle est coupé.
Bordel de merde.
Ce type est tracé !
Il porte des bottes noires, un jean noir et un T-shirt moulant qui épouse tous les contours de son corps sculptural.
C’est… impressionnant.
Couvert de tatouages.
Ses longs cheveux noirs sont ébouriffés d’une manière profondément enivrante.
Oh mon Dieu… mes tétons viennent-ils de durcir ?
Jésus, Ava !
Concentre-toi !
Alors que l’homme se retourne pour regarder la maison de Pasado, je m’enfonce dans mon siège, apercevant une barbe sexy assortie à sa crinière indisciplinée.
Merde.
Qui est ce type ?
Par expérience, je sais que lorsque mes pas sont suivis, c’est soit par les fédéraux, soit par un gang rival.
Et il n’a vraiment pas l’air d’un agent fédéral.
L’homme traverse prudemment la rue, les yeux rivés sur la maison, et je remarque soudain qu’il tient quelque chose dans la main.
Une boîte noire.
Il s’approche de la limite de la propriété, regarde entre les haies et par-dessus le mur pour s’assurer que la voie est libre.
Qu’est-ce qu’il fait ?
Un sentiment de crainte commence lentement à se former au creux de mon estomac.
Pasado sort de la maison, le dos tourné. Je me tourne vers le barbu, le regardant se figer et réfléchir.
Et puis, il sort du mur, s’accroupit sous les haies et s’approche de la moto de Pasado.
Il attache soigneusement la boîte noire sur le pneu arrière, en bricolant une sorte de mécanisme.
Qu’est-ce que c’est que ça ?
Ça ressemble à une sorte d’explosif fait maison.
Et c’est là que j’ai pigé…
Fils de-putain-de-salope !
Il essaie de se faire ma prime !
Pas aujourd’hui.
Je me jette hors de ma voiture au moment où il se retourne pour s’enfuir.
Je me fiche que ce type ait l’air de pouvoir me déchirer en deux avec son petit doigt.
Je me fiche qu’il me voie.
Même si ça me fait mal de sauver la vie d’une merde comme Pasado, rien ne se met entre moi et ma prime.
Pas même ce séduisant homme en noir…
Avant que je n’aie le temps de réfléchir à ce que je vais faire, je traverse la rue à la vitesse de l’éclair, dépassant le type massif aux cheveux noirs, celui qui vient de rendre ma journée mille fois plus difficile.
Il se raidit quand il me voit, ses yeux s’écarquillent de surprise quand je passe.
Et puis sa main massive s’accroche à mon poignet, me tirant en arrière.
Merde !
Trébuchant, je me retourne pour lui faire face, gardant à peine mon équilibre.
Il me fait tourner contre sa poitrine, enroule son autre bras massif autour de moi et m’attire dans un câlin d’ours.
« Putain… de merde ! » Je déplace mon poids, pour essayer de me dégager de sa prise. Il m’a coincée.
Et c’est là que je le remarque.
Cet étrange courant qui semble découler de son toucher, causant la chair de poule dans son sillage.
Je peux le sentir surgir sur ma nuque, mes bras, ma poitrine, mon…
Putain de Jésus-Christ !
Collés ensemble !
En me redressant, je plonge tête la première dans ses yeux verts qui me fixent avec fascination.
Même si je l’avais voulu, je ne peux pas arrêter la pensée qui me vient à l’esprit.
Bordel de merde.
Il est…
Magnifique.
Comme une sorte de dieu, chaque centimètre de lui est sculpté dans le marbre. Ces larges épaules, ces bras… couverts de tatouages semblables à des runes.
Une en particulier se distingue sur son avant-bras :
CdT
Et en dessous, la tête d’un loup, dents découvertes.
Je me creuse la tête… Où ai-je déjà vu ce symbole ?
Mon tombeur me regarde avec une fascination similaire, comme…
Arrête cette merde !
Je lui envoie un coup de coude dans les côtes et il relâche momentanément sa prise en soufflant.
En me glissant entre ses bras, je parviens à me libérer de son étreinte et je m’enfuis telle une chauve-souris des Enfers.
Je ne prends même pas la peine de regarder par-dessus mon épaule. Il n’y a pas de temps à perdre.
Pasado et son homme sont maintenant au bord de l’allée, sur le point de passer la porte et de sortir sur le trottoir.
Dès qu’ils m’aperçoivent, je vois l’acolyte de Pasado atteindre le pistolet à sa hanche. Mais je suis plus rapide.
« Qu’est-ce que… » s’écrie Pasado alors que je plonge tête première sur lui, le faisant tomber à la renverse au moment même où la bombe explose derrière moi.
BOUM !
Mes oreilles bourdonnent follement. Sentant ma tête tourner, j’ouvre les yeux et me redresse lentement.
Je cligne des yeux à plusieurs reprises pour essayer de tout remettre au point.
Des débris sont éparpillés tout autour de nous. L’une des motos est en feu. L’autre est complètement détruite.
Je jette un œil à mon butin.
Putain !
Est-ce qu’il…
Pasado est allongé sous moi, complètement mou, comme une poupée de chiffon.
En vérifiant son pouls, je pousse un soupir de soulagement et je me laisse tomber sur mes coudes.
Inconscient. Pas mort.
Probablement assommé après s’être cogné la tête contre le trottoir.
En examinant la scène, il semble que son ami n’ait pas été aussi chanceux…
Alors que s’estompe le son strident dans mes oreilles, il est remplacé par autre chose. Un bruit de gémissement qui semble provenir de très loin. Difficile à distinguer.
Mais avec chaque moment qui passe, le son devient plus clair.
Merde !
Les flics !
Les sirènes de police — nombreuses, d’après ce qu’on entend — se rapprochent chaque seconde.
Les sales flics des Toltèques.
Ils vont probablement me tirer dessus à vue, sans poser de questions.
Ou me faire porter le chapeau pour cette tentative d’assassinat ratée.
Je déglutis, mes yeux redescendant sur la silhouette molle de Pasado.
Merde.
Comment je vais trimballer son cul jusqu’à la voiture toute seule ?
Peut-être que si j’avais plus de trente secondes…
Mais je m’abstiens.
Ils vont me coffrer.
Je vais devoir aller chercher Pasado plus tard.
Mais ça s’ra plus difficile maintenant…
Maintenant que le putain de CdT, qui qu’il soit, vient d’alerter les Toltèques de la mise à prix de la tête de Pasado.
Si je pensais qu’il était difficile d’accès avant…
Je jure encore.
Jamais, je n’avais merdé sur un travail.
C’était sa faute.
L’homme en noir.
Je suis furieuse — désespérée de savoir qui il est.
Et comment il a réussi à me rendre si chaude et soucieuse…
Sans autre forme de procès, je me lève et me dirige vers ma voiture.
Si je le revois, je lui tranche sa putain de gorge.
Juste après qu’il ait joué avec ma…
BOUM !
Putain de merde !
La deuxième moto explose derrière moi.
Je grimpe dans ma Prius, je la mets en marche juste au moment où une flotte de flics tourne à l’autre bout de la rue.
Alors que je me tire, en regardant dans le rétroviseur le putain de bordel derrière moi, je ne pense qu’à ces yeux verts…
Et le tatouage CdT.
Je donnerais tout pour savoir ce qu’il représente…
Pour savoir quand je pourrai le revoir.
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2
« Je suis foutu », je pense pour la millième fois, en frottant la crasse sur le pneu arrière de ma bécane.
Je me suis caché toute la nuit dans mon atelier, dans le garage en face de notre club-house.
Valhalla.
J’entends la musique de l’autre côté de la route. Des boules de billard qui s’entrechoquent. Des rires de filles.
Mes frères, mon roi, tous avides du récit de la mort de Pasado.
Une mort qui n’a pas encore eu lieu.
Je récite une prière silencieuse à Tyr, le dieu de la guerre et de la justice, pour que le roi Haf ne monte pas ma tête à côté de l’élan qu’il a abattu en Suède.
Je n’avais qu’un seul travail :
Tuer ce fils de pute de Javier Pasado.
En ville, les Toltèques sont nos seuls rivaux pour le trafic d’armes, mis à part les Russes, qui nous laissent tranquilles tant que nous restons dans la région de la Baie.
Mais les Toltèques… ces enculés sont voraces.
Il y a six mois, ils ont commencé à s’incruster dans nos affaires et à essayer de descendre mes frères. Ils volent nos cargaisons.
Personne ne se frotte aux Cavaliers de Tyr et ne vit pour voir le lever du soleil.
Et pourtant…
Les Toltèques restent très vivants.
Tout était censé se terminer aujourd’hui.
J’étais censé tuer l’enfoiré qui dirige les raids, dans l’espoir qu’on puisse enfin recommencer à gagner de l’argent.
Sauf que…
Sauf que la femme la plus sexy que j’ai jamais vue a tout gâché.
Mes pensées reviennent à ces yeux vert émeraude. Ce petit corps mince. La façon dont sa chemise tombait sur son épaule…
« T’as une sale gueule, bror », dit une voix, et je lève la tête pour voir Tor debout dans l’entrée du garage.
Mon oreille… ce qu’on appelle notre vice-président.
Tor et moi sommes les deux seuls cavaliers qui ont grandi dans le club — élevés dans les traditions de nos ancêtres vikings.
Enfin, pas tous.
Son père a fondé le chapitre américain des Cavaliers de Tyr, et son grand-père dirige toujours la maison-mère en Suède.
Si Tor n’avait pas insisté pour avoir les cheveux courts, il ressemblerait à un Viking. Cheveux dorés, yeux bleu pâle. Un troupeau de femelles suivant chacun de ses mouvements.
« Haf te cherche », ajoute Tor, en prenant place sur le banc à côté de moi et en retirant ses bottes.
« Haf sait où me trouver », je marmonne, en retournant à mon travail.
« Tu vas bien, bror ? »
Je soupire, abandonnant mon projet pour prendre place à côté de mon meilleur ami. Il me tend une cigarette.
« C’est à propos de Lily ? »
Je me raidis au son de ce prénom.
Lily.
Elle était la seule lumière dans ce monde morne dans lequel nous vivons.
Cela fait presque deux années entières que…
Mon téléphone bourdonne dans la poche de mon jean. Je le sors, heureux qu’il m’ait distrait.
Mais le téléphone se fige dans ma main.
« Merde. C’est Haf. »
Je gémis.
Maintenant, il semble qu’il y aura deux corps pour le prix d’un…
Putain !
Comment je suis censé la trouver ?
Je me lève, enfonçant mes mains dans ma veste en cuir à la recherche d’un briquet.
« Et tu vas où ? » demande Tor.
« Voir une fille », je murmure.
« J’aimerais que tu sois sérieux, bror », répond Tor en me suivant lorsque je sors ma Harley du garage. « Ça pourrait te faire du bien. »
Ouais, c’est ça.
J’en ai assez que tout le monde me regarde comme si j’étais une sorte de chiot blessé.
Je ne dis rien, je tourne ma clé dans le contact.
Le moteur rugit et noie tout ce que Tor peut dire.
Alors que je m’éloigne dans la nuit, je ne peux m’empêcher de me sentir coupable.
Coupable parce que… je suis excité.
Je vais la revoir.
Je veux dire, je dois la tuer, mais…
Belyy Krolik.
Le Lapin Blanc.
Je me tiens au centre de la piste éclairée par des stroboscopes, au milieu de la masse des danseurs qui se balancent, couverts de peinture corporelle et de cuir noir, en essayant de me rappeler ce que je fais ici.
Le club techno est sombre, massif, et humide comme une jungle la nuit.
Cet endroit me semble familier… Suis-je déjà venue ici ?
Je n’arrive pas à me décider.
Et puis je le vois.
Assis dans le coin arrière de la salle, derrière une corde de velours rouge — la section VIP — avec deux gars énormes encostardés qui le flanquent.
Beauté classique. Rasé de près. Des cheveux bruns foncés, tachés de gris, gominés sur son visage bronzé. Beaucoup de femmes doivent tomber à ses pieds.
Et juste comme ça, je me rappelle pourquoi je suis venue ici.
Pour lui.
Le veinard de ce soir.
En m’approchant de lui, sentant ses yeux sombres se diriger vers mon corps peu vêtu, je récupère un tube de rouge à lèvres dans mon sac et le laisse glisser entre mes doigts.
Le tube roule sur le sol crasseux puis s’arrête à ses pieds.
Souriant, mon héros se penche pour le ramasser et s’approche de moi.
« Je crois que c’est à vous », dit-il avec son doux accent anglais, en se penchant à mon oreille. »
« Oh ! Merci ! » Je prends le tube dans sa main, sentant ses doigts s’attarder sur les miens.
Il penche sa tête en arrière pour mieux me regarder, ses yeux dilatés se plissent.
« S’il vous plaît, dites-moi que vous êtes seule », ose-t-il.
« On dirait bien. » Maintenant c’est à mon tour de murmurer à son oreille. « Mais j’espère que ça ne durera pas trop longtemps. »
« Cet endroit est mort », répond-il en jouant avec mes boucles d’oreilles argentées pendantes, assorties aux épingles à cheveux qui dépassent de ma queue de cheval haute. « Je suis au Ritz. Que dirais-tu de… »
« Je connais un endroit beaucoup plus proche », j’ai ajouté, en faisant un clin d’œil. « Si tu es assez courageux. »
Avant qu’il n’ait le temps d’y songer, je me penche et mords sa lèvre inférieure, la suçant.
Il gémit, m’attirant sur son corps, et je le sens se raidir dans son pantalon.
Soudain, il se retourne et murmure quelque chose à l’un de ses hommes de main. Et puis je le tire par la main à travers la piste de danse bondée…
Retour dans le terrier du lapin.
Je le guide dans un couloir sombre, un escalier étroit…
Alors tout change.
Je ne suis plus dans le club, mais sur le pont d’un yacht, conduisant un milliardaire ingénu loin de la fête.
Un blanchisseur d’argent BCBG aux cheveux blonds qui a la mauvaise habitude d’arrondir les chiffres.
L’océan est immobile, comme s’il retenait son souffle.
Je le jette contre le mur extérieur de la cabine, mes mains s’affairant à déboucler sa ceinture.
Il attrape mon élégante queue de cheval noire, et me tire la tête en arrière.
Au-dessus de moi, la couverture d’étoiles disparaît, et mon environnement change à nouveau.
Je suis dans les toilettes d’un avion, vêtue d’un uniforme moulant d’hôtesse de l’air, tandis que le deuxième plus grand dealer de cocaïne de Moscou embrasse une ligne imaginaire vers mon décolleté.
Il a glissé une main dans mon chemisier, massant mon téton.
« J’aime les filles avec une queue de cheval », murmure-t-il en me poussant contre l’évier.
« Je sais. »
Ses mains descendent le long de mon dos, saisissant fermement mes fesses.
« Putain, bébé, je ne peux pas attendre d’être en toi », halète-t-il.
« Alors fais-le », je le taquine.
J’amène mes mains jusqu’à son cou, en en caressant les deux côtés.
Il gémit, essayant d’arracher une de mes mains de son cou et de la ramener vers le bourrelet peu impressionnant de son pantalon.
Ferme les yeux, bébé », je le torture. « J’ai une surprise pour toi. »
Il fait ce que je lui dis, se léchant les lèvres.
« Tu me fais confiance ? » je lui demande.
« Oui. »
Je ne peux empêcher un sourire satisfait de se répandre sur mon visage.
« Pourquoi ? »
« Qu-Quoi ? » Ses yeux de chien battu s’ouvrent quand je retire l’épingle à cheveux de ma queue de cheval.
Je serre mon autre main autour de sa nuque.
« Dmitri Vasiliev envoie ses salutations. »
Et puis je lui ai tranché la gorge.
Alors que la vie s’écoule de ses yeux, tout change une fois de plus.
Je regarde autour de moi et réalise que je suis dans le salon de mes parents.
La pluie martèle le toit. La pièce entière est remplie d’une étrange lumière bleutée.
Je me retourne vers l’homme sur le sol.
Et quand je vois son visage…
C’est là que les cris commencent.
Je me redresse en sursaut, ma poitrine se soulève.
Ce n’était qu’un rêve, me dis-je.
Il serait plus facile de prétendre que rien de ce que j’ai vu n’était réel.
Essuyant la sueur froide de mon front, je jette un coup d’œil à ma chambre de motel merdique.
Il fait jour dehors.
Déjà le matin ? J’aurais juré que je venais de fermer les yeux…
Mais encore une fois, je ne suis pas exactement ce qu’on appelle une flemmarde.
En tout cas, pas depuis que j’ai quitté la maison.
Je vérifie mon téléphone et j’y vois trois messages qui m’attendent.
***
« Fais pas ça, s’te plaît ! » Un homme rondouillard d’âge moyen, vêtu d’un T-shirt Battlestar Galactica, avec de la poussière de Cheetos sur le bout des doigts, rampe à quatre pattes sur le parking en gravier.
Il essaie de m’échapper.
Parfois, c’est amusant de les voir essayer.
Mais ce type, cet abruti de trente-sept ans qui n’a pas payé sa caution le mois dernier après avoir dévalisé un putain de Dunkin Donuts… J’en ai ma claque de lui.
Je l’ai déjà mis à genoux, et le gars essaie toujours de courir…
J’imprime ma botte sur son dos, et il s’effondre finalement, se résignant à son sort.
« Mains derrière le dos », je lui ordonne. ll s’exécute.
J’ai menotté puis poussé cet idiot à l’arrière de ma voiture.
Ça ne m’a pris que quelques heures pour le retrouver. Il vivait chez sa mère dans le sous-sol.
Ce lâche a essayé de se faufiler par la porte de derrière, puis m’a obligé à le poursuivre jusqu’au Starbucks en bas de la rue. Quelle petite salope pleurnicharde.
Soupir…
Un autre jour, un autre dollar.
J’attends patiemment mon heure jusqu’à mon vrai jour de paie.
Et je ne parle pas des 50 000 $.
Après toutes les conneries qui se sont passées avec Pasado hier…
Celui-là est devenu sacrément personnel.
L’amener ici va être plus doux qu’un putain de Frappuccino Licorne.
Je monte sur le siège avant de ma voiture et m’engage sur la route principale.
« S’il vous plaît ! Je ne l’ai pas fait ! » hurle ma prime depuis la banquette arrière. « Je le jure devant Dieu ! »
Je roule des yeux.
En arrivant au feu rouge, j’allume la radio pour étouffer ses gémissements. J’ai balayé les stations pour finalement trouver une musique disco décente.
Une silhouette sombre sur une moto s’arrête à côté de moi sur la voie de gauche.
Tout en tapant des doigts sur le volant, en fredonnant la douce mélodie des années 70, je jette un coup d’œil au conducteur de la moto.
Putain de merde.
C’est lui.
Le motard séduisant qui a essayé de tuer Pasado !
Mes yeux remontent le long de son jean noir moulant.
Le T-shirt sombre s’accroche à chaque muscle sculpté de son torse.
Il a vraiment un faible pour le noir.
Monseigneur, cet homme est une grande boisson délicieuse.
Et je ne parle pas d’un autre Frappuccino.
Je suis tellement distrait que je n’entends même pas les klaxons derrière moi.
« Um… madame ? » dit ma prime depuis le siège arrière. « Vous savez que c’est vert, non ? »
Au moment où je reprends mes esprits, l’homme en noir tourne la tête…
… et me regarde directement.
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