Mon Guerrier

La pluie tombait violemment, et le chemisier léger qu'elle portait laissait apparaître son soutien-gorge blanc, tandis qu’elle était trempée par la pluie.

Sa jupe crayon collait à ses cuisses alors qu'elle filait sur le trottoir.

Il n'y avait jamais eu de pluie aussi forte auparavant. C'était comme si des rivières se déversaient dans les rues.

Les ballerines légères qu'elle portait n'avaient plus d'importance, et personne ne pouvait voir les larmes qui coulaient sur son visage.

En courant aussi vite qu'elle le pouvait pour s'éloigner de lui, elle s’en fichait... elle lui avait échappé, elle avait réussi à sortir et à prendre la fuite.

Il l'avait retenue pendant les six derniers mois enfermée dans une pièce, sans la laisser sortir. Chaque fois qu'il était à la maison, il la laissait aller dehors, mais seulement après s'être assuré que toutes les fenêtres et les portes étaient verrouillées.

Ses jambes étaient fatiguées et ses poumons douloureux, mais elle continuait à courir. Elle savait qu'il ne serait pas loin derrière elle, surtout si elle s'arrêtait.

Arrivant finalement à un endroit où une porte était légèrement entrouverte, elle la poussa sans même vérifier où elle entrait. En fait, rien ne pouvait être pire que ce à quoi elle avait échappé.

Totalement à bout de souffle, elle s'effondra contre la porte.

« S'il vous plaît, mon Dieu, faites qu'il ne sache pas que je suis ici. »

Sa tête tomba entre ses genoux, qu'elle avait remontés et qu’elle serrait dans ses bras, en pleurant.

« S'il vous plaît, mon Dieu, s'il vous plaît, s'il vous plaît. Ne le laissez pas me trouver. »

Elle entendit des éclaboussures alors que des pas passaient au dehors, et elle retenait sa respiration en essayant d'écouter pour voir s'ils continuaient.

Elle n’arrivait pas à le dire, à cause du bruit de la pluie qui battait à l'extérieur de la porte.

Elle priait silencieusement. Elle avait soigneusement planifié son évasion, gagné la confiance de Gareth avant de s'enfuir.

Malheureusement pour elle, il ne lui avait pas fallu longtemps pour se rendre compte qu'elle s'était échappée par la fenêtre de sa chambre.

Vous voyez, chaque fois qu'elle devait être enfermée dans sa chambre, Gareth la faisait se déshabiller, et il l'examinait, elle et les vêtements qu'elle portait, avant de l'autoriser à rentrer.

Elle détestait qu'il la touche, mais elle avait pris ce risque pour s'échapper.

Elle avait ses règles, le seul moment où elle avait eu un peu plus d'intimité récemment.

Dans la maison, elle préparait les repas dans la cuisine sous sa surveillance.

Il avait commencé à se détendre lorsqu'elle était hors de sa chambre, car elle ne lui avait donné aucune raison de ne pas lui faire assez confiance pour aller aux toilettes toute seule.

Oui, cela semblait horrible, mais il était comme ça.

Quand elle était allée se changer, le tampon qu'elle avait introduit contenait son secret pour la faire sortir.

Un peu risqué pour elle, mais il était moins minutieux dans ses fouilles quand elle avait ses règles.

Elle avait trouvé une petite épingle à cheveux. Elle ne savait pas à qui elle était, peut-être une femme de ménage, mais elle l'avait glissée au centre du tampon avant de l'insérer.

Elle ne savait pas si ça marcherait, mais c'était une lueur d'espoir pour elle.

En se comportant aussi normalement qu'elle le pouvait, elle avait profité de ses cinq dernières minutes avant d'être conduite en haut des escaliers, et de recevoir l'ordre habituel de se déshabiller.

Remarquant qu'elle était indisposée, il n’avait pas touché à son intimité, et l'avait laissée retourner dans sa chambre avant de verrouiller la porte sur elle.

Entendant ses pas s'éloigner, elle avait attendu cinq minutes avant de se rendre dans la petite salle de bains attenante à sa chambre, et avait retiré l'épingle du tampon, le remplaçant par un autre.

Gardant l'épingle cachée, elle essayait, chaque fois qu'elle était enfermée dans la chambre, de crocheter la serrure de la fenêtre.

C'était le matin où la pluie tombait abondamment que la serrure s'était ouverte avec un déclic, et qu'elle s'était retrouvée libre. Enfin, presque.

Elle avait souri tout bas alors que l'air frais entrait par la fenêtre, rafraîchi par la pluie. Elle n'avait pas senti la pluie sur sa peau depuis qu'elle avait rencontré Gareth, et qu'il l'avait piégée dans sa maison.

Il était un parfait gentleman lorsqu'elle l'avait rencontré, au point qu'elle se demandait quel défaut il pouvait avoir. Trois mois après le début de leur relation, il l'avait persuadée de venir vivre avec lui.

Quand elle avait accepté, il était aux anges, et cela la rendait si heureuse.

Tout avait changé dans la semaine qui avait suivi son arrivée.

Aujourd’hui, pour son évasion, elle avait mis les chaussures les plus simples car elle savait qu'elle allait courir. Elle ne savait pas où aller, et sans argent ni rien, elle ne savait pas jusqu'où elle irait.

Elle craignait ce qui se passerait s'il la retrouvait. Serait-elle enchaînée à l'intérieur, sous clé, sans plus aucune chance de s'échapper ?

Gareth ne lui permettait de porter qu’un simple chemisier blanc et des jupes crayon, il ne supportait pas qu'elle soit habillée autrement. Elle devait porter ces vêtements depuis son réveil jusqu’à son coucher.

Elle s'assit en pleurant silencieusement au pied de la porte derrière laquelle elle s'était glissée, priant pour qu'il ne la trouve pas.

Elle avait fermé la porte en entrant. Elle réalisait maintenant qu'elle ne savait pas où elle était. En levant les yeux pour regarder autour d’elle, elle vit un grand couloir menant à la porte suivante.

Elle se demandait maintenant si elle devait se lever pour aller voir ce qui se trouvait derrière la porte.

Elle s'essuya le visage et se leva sur ses jambes tremblantes. Encore endolorie par sa course, elle s'appuya contre le mur froid, prise d’un vertige en se levant.

Il criait son nom. Il était tout près.

« Bouge-toi, ma fille. Fais marcher tes jambes. »

Alors qu'elle s’avançait dans le couloir vers la porte suivante, elle posa sa main sur la poignée, s'apprêtant à passer…

Quand la porte d'entrée qu'elle avait franchie s'ouvrit, il se tenait là, la pluie dégoulinant sur ses cheveux et ses vêtements trempés.

Les battements de son cœur accélérèrent jusqu’à environ cent par minute, alors qu'elle cherchait fébrilement la poignée de la porte, la panique s'installait en elle tandis qu'il commençait à avancer vers elle.

« Tu rentres à la maison, chérie. Tu sais que tu as été une très vilaine fille. J'espère que tu as hâte de recevoir la punition que je t'ai réservée. »

Il fit un geste pour l'attraper, et tout ce qu'elle put faire, ce fut crier.

« Non… »