Blessures Gravées - Couverture du livre

Blessures Gravées

Sapir Englard

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15
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18+

Summary

Tout le monde considère Daisy comme faible en raison de sa nature aimable et de sa position de guérisseuse en chef de la meute de la côte ouest. Mais lorsqu'elle découvre que son compagnon est la dernière personne à laquelle elle s'attendait, elle doit rassembler toutes ses forces, sinon elle perdra sa chance de s'accoupler.

Classification par âge : 18+

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31 Chapters

Chapitre un

DAISY

Je jetais des coups d'œil anxieux alors que je me frayais un chemin parmi les vendeurs, ma main posée sur le pistolet que j'avais glissé dans la ceinture de mon jean.

J'avais envie de le sortir, juste par précaution.

Même si j'étais une guérisseuse, et que blesser les gens allait à l'encontre de mon être, je n'avais aucun mal à mettre une balle dans la tête d'une personne menaçante.

Respirant bruyamment, j'espérais que je ne sentais pas la peur. La dernière chose dont j'avais besoin, c'était d'un groupe de mâles enragés qui me reniflait et faisait du grabuge.

Personne ne savait que j'étais ici aujourd'hui et personne ne savait que je venais ici une fois par semaine depuis quelques mois.

Si quelqu'un avait le moindre soupçon, je serais dans une sacrée merde.

La guérisseuse en chef de la Meute de la côte Ouest ne pouvait pas se rendre dans un marché illégal à la recherche d'informations.

Ce marché s'appelait le Marché Rouge, et il existait en particulier pour les vampires et vampyres, nés ou créés, qui voulaient acheter des pilules de remplacement de sang appelées R21.

Je connaissais l'existence de ce marché avant même qu'Eve, la compagne de l'Alpha du Millénaire et vampire elle-même, n'en parle à son cercle restreint.

Et, par cercle restreint, je voulais dire les Loups du Millénaire.

Heureusement, Daphne, ma petite sœur, m'avait confié ce secret. Mais, Daphne ne savait pas que j’allais me servir de cette information.

Le Marché Rouge était considéré par tous les suceurs de sang comme ne vendant que des pilules et de nombreux types de sang illégal comme du sang de loup-garou ou un type de sang super-humain.

Chacun avait son propre goût, apparemment.

Pourtant, le marché vendait également des informations à un prix élevé. Les courtiers ne faisaient pas de distinction entre les différents types de personnes qui venaient les voir pour trouver des informations, tant qu'ils apportaient quelque chose de valeur avec eux.

Soit de l'argent, soit une certaine antiquité valant des millions.

J'optais parfois pour l'argent, car mon salaire de guérisseur en chef était conséquent. J'étais responsable de tous les guérisseurs sur le territoire de la Meute de la côte Ouest.

La plupart du temps, j'avais affaire à quelque chose de totalement différent, bien plus précieux que de simples dollars.

Daphne m’avait révélé qu'Eve pensait que le Marché Rouge se déplaçait aléatoirement d'un endroit à l'autre. Je savais pertinemment que ce n'était pas le cas.

Après que Daphne m'ait révélé cette information, j’avais fait quelques recherches, ce dont Eve ne s'était probablement pas souciée.

J'avais utilisé mes capacités limitées en piratage pour trouver un forum pirate sur le net. Cela m’avait permis de trouver un flux d'informations concernant l'endroit où le prochain marché allait se tenir.

Comme je ne pouvais pas m’éloigner de mon poste à Lumen, dans l'Oregon, j'espérais que ce serait quelque part à proximité.

Après deux semaines passées à suivre le fil d'actualités, j'avais réussi à le découvrir.

Ce n'était pas difficile, en fait. Le Marché avait commencé sa tournée en Europe, passant par Paris, Amsterdam, Londres, Rome et Istanbul.

Il s'était ensuite tenu en Asie, en Amérique du Sud et en Amérique du Nord.

En Amérique du Nord, le Marché se trouvait généralement dans des endroits comme le Wyoming ou le Montana, qui n'étaient pas très peuplés.

Mais, depuis quelques mois, ils avaient commencé à le mettre en place à Eugene, Oregon, à la place.

Et, Eugene était seulement à quelques heures de route de Lumen.

Il était là une fois par semaine depuis novembre, et je m'y rendais à chaque fois, avec la moto que j'avais achetée juste pour cette raison.

Ce soir, le Marché était dans un parking souterrain abandonné.

Je ne savais même pas qu'un parking abandonné existait, mais apparemment, on apprend de nouvelles choses tous les jours.

Et, maintenant j'étais là, marchant parmi les stands et les étals, essayant d'éviter tout contact visuel avec les suceurs de sang alors que je cherchais Fred, le courtier en informations avec lequel je travaillais habituellement.

Lors de mes recherches, avant de venir pour la première fois ici, son nom était apparu comme l'un des meilleurs courtiers.

Mes informations étaient correctes.

Quelques instants plus tard, je trouvai Fred assis sur une chaise à son endroit habituel, sirotant du sang dans un verre de vin.

C'était un vampyre, et contrairement à la plupart des vampyres, Fred n'appartenait pas à une Maison, une sorte de communauté pour vampyres, dirigée par celui qui les avait imprégnés.

Par ‘Imprégnés’, je veux dire bien sûr dire qu’il les avait transformés en sangsues immortelles.

À la place, Fred était un voyou, un vampire solitaire laissé à lui-même. On le laissait tranquille, tant qu'il n'enfreignait pas les règles de la communauté vampirique.

Fred me regarda avec des yeux devenus bleu néon après avoir bu du sang. Je déglutis et j'avançai, en regardant autour de moi pour m'assurer que personne ne faisait attention à moi.

Bien que leurs sens étaient aussi aiguisés que ceux d'un loup, la plupart des vampyres n’étaient pas assez doués pour distinguer l'odeur d'un loup-garou de toutes les autres odeurs vampyriques, surtout dans un endroit bondé.

Mais, je préfèrai être paranoïaque que d'être prise au dépourvu.

« Daisy Luxford », murmura Fred, en me regardant de manière flagrante alors que je m'asseyais à contrecœur en face de lui. « Tu es toujours aussi délicieuse, ma belle. »

J’essayai de ne pas grimacer de dégoût, mais j'échouais. « Arrête de reluquer mes jambes, Fred », dis-je en me déplaçant d'un bond dans mon siège.

« Ce sont de très bonnes jambes », marmonna t il, laissant ses yeux voyager vers le nord jusqu'à ce qu'ils se posent sur les miens.

Son bleu fluo faisait honte à mes propres yeux bleus.

« Mon offre tient toujours, ma belle. » Il souriait de toutes ses dents.

Son 'offre' était d'être mon amant pour la prochaine saison des amours, qui allait frapper le monde dans environ un mois.

Le timing exact de la saison n'était pas très précis, mais Eve et Raphael le sentaient quand la saison approchait, et je les croyais.

Les Immortels ne se trompaient que rarement sur ce genre de choses.

« Ma réponse est toujours un non catégorique », dis-je, puis je décidai de passer aux choses sérieuses.

Fred pouvait continuer à vouloir coucher avec moi, mais j'avais déjà eu affaire à ce genre de propositions depuis mes seize ans, et j'en avais assez.

J'avais vingt-trois ans maintenant, pour l'amour de Dieu.

« Fred », dis-je, en lui lançant un regard insistant. « As-tu trouvé ce que je t'ai demandé ? »

Fred soupira et s'adossa à sa chaise. « Sur ce Webb Montgomery ? Pas grand-chose. »

Il pencha la tête, me jetant un autre regard, que je reconnus comme étant son 'regard de courtier'.

« J'ai vérifié auprès de tous mes contacts, mais malgré le fait qu'ils m'aient tous dit qu'il était mort, il n'y avait pas grand-chose à découvrir sur lui. »

Je fis la grimace. « J'ai seulement besoin de savoir si c’était un loup-garou ou non. Ce n'est pas si difficile à découvrir. »

« Malheureusement, il se passe quelque chose de très bizarre avec ce type, Webb », avoua Fred en haussant les épaules. « Quelqu'un a fait en sorte que personne ne puisse avoir d’informations vraiment juteuses sur cet homme. J'ai un soupçon, mais c'est plus une intuition qu’autre chose. »

J'avais essayé de trouver tout ce que je pouvais sur Webb Montgomery.

Avant même de trouver son nom, j'avais demandé à Fred de rechercher tout homme, loup-garou, humain ou autre, qui s'était aventuré sur le territoire de la Meute de la côte Ouest sans autorisation.

Il lui avait fallu trois mois pour réduire la liste à vingt hommes, qui correspondaient tous à la description que je voulais : les heures, les dates, etc.

J'avais ensuite demandé à Fred de trouver tout ce qu'il pouvait sur ces vingt hommes.

Après trois mois supplémentaires, il les avait tous trouvés, tous sauf un.

Le seul qui restait était Webb, et la seule chose qu'il avait dénichée sur lui était qu'il était mort et enterré quelque part dans le territoire de la Meute de Mexico.

Cela faisait maintenant six mois, presque sept, que j'avais commencé mes recherches sur l'homme qui était apparu sur le territoire de la Meute de la côte Ouest il y a vingt-trois ans.

« Ton intuition ne peut être que meilleure que cette stupide impasse. Dis-moi. » lui demandai-je, alors que je commençais à désespérer.

Fred me regarda pendant quelques instants avant de hocher la tête. « J'ai le sentiment que notre petit ami mort n'est pas un loup-garou », déclara-t-il, faisant une pause pour boire une gorgée de son sang avant de continuer.

« Je crois aussi qu'il n'était pas humain, non plus. Et, si tu veux vraiment mon honnête et humble opinion… »

Il cligna plusieurs fois des yeux. « Je pense qu'il pourrait faire partie de ce groupe secret, celui que nous, les vampyres, ne sommes pas vraiment censés connaître. »

« Tu parles des Chasseurs ? » je demandai, les lèvres pincées.

Il sourit. « Bingo. »

J'étais stupéfiée. Je n'avais pas pensé aux Chasseurs Divins.

C'était un groupe mystérieux qui pensait que les loups-garous n'étaient pas naturels et qui les combattait à la manière d'une guérilla afin d'en tuer le plus possible.

Pourraient-ils être impliqués dans cette affaire ? Mon instinct me dis que ce n'était pas le cas.

Les Chasseurs n'avaient pas été impliqués dans ce qui s'était passé il y a vingt-trois ans. Du moins pas en tant que groupe.

Mais, un Chasseurs isolé, peut-être...

« Peux-tu faire des recherches ? » lui demandai-je, presque en suppliant. « Je sais que les Chasseurs font profil bas, mais si Webb leur appartenait et qu'ils l'ont enterré, il doit y avoir quelque chose là-bas. »

Je me mordit la lèvre, en réfléchissant. « Essaie de savoir si Webb était religieux, peut-être même juif. Le peuple juif est connu pour avoir ses propres règles concernant les enterrements et les mémoriaux. Les autres religions aussi. »

Fred fronça les sourcils. « Je vais essayer, mais comme je l'ai dit, je ne peux rien promettre. Voilà, c'est tout ce que j'ai trouvé. »

Il sourit. « Le paiement, s'il te plaît. »

Je grimaçai de nouveau. C'était la partie de l'obtention d'informations sur le Marché Rouge que je ne comprenais pas, et que je n'aimais pas du tout.

En général, ils ne voulaient pas d'argent ordinaire. Dans le cas de Fred, l'argent n'était que du papier dont il n'avait pas besoin.

À la place, il désirait du sang. Du sang puissant. Plus spécifiquement du sang magique.

Et, je vivais dans la Meute, avec des anormaux comme Eve, Raphael, et leur fille Neige.

Même Reyna Morgan, une future reine d'une lignée vampirique née qui avait commencé à émettre un sentiment de puissance inhabituel.

Le sang magique était facile à trouver.

Bien sûr, si Eve ou Raphael découvraient ce que je faisais, ils me tueraient.

Mais, j’étais vraiment désespérée, suffisamment pour que la colère de deux êtres immortels et puissants ne soit plus mon plus gros problème.

Je fis glisser mon sac à dos et l'ouvris. De l'intérieur, je sortis un sac en nylon avec du sang cramoisi à l'intérieur.

« Ceci appartient à la même source », dis-je sans ambages. Il m'arracha le sac et l'ouvrit, reniflant le sang.

Il frissonna d'extase. « Mana », murmura t-il, l'air ivre. « Toute la semaine, j'ai attendu que tu viennes me voir pour m'apporter ça. »

Ce sang appartenait à Neige Knox, une immortelle de seize ans qui était le seul être vivant au monde à être alimenté par le mana.

Le mana, selon Claire, le seul loup-garou nécromancien au monde et la compagne de Zachary Greyson, le Beta du Millénaire, était une forme de magie que l'on ne trouve habituellement que dans les objets magiques.

Ce n'était pas une bonne forme de magie et chaque fois que Claire en parlait, elle semblait grimacer.

Le mana ne lui plaisait absolument pas. Mais, pour les vampyres, le sang imbibé de mana était apparemment comme du nectar.

Neige ne savait pas que lorsqu'elle se rendait chez les guérisseurs chaque semaine pour un bilan de santé, je n'avais besoin que d'une pinte de son sang, et non d'une poche complète, afin de vérifier que tout allait bien pour elle.

Je gardais le reste pour Fred, qui vidait toujours la poche quand je la lui donnais, pour qu'il n'en reste pas une goutte.

C'était une de mes conditions. La dernière chose que je voulais, c'était que le secret de Neige soit révélé parce que Fred avait été assez stupide pour laisser derrière lui ne serait-ce qu'un soupçon de son sang.

Ainsi, Fred avala le sang jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien dans le sac, puis il le jeta.

« Merci pour le repas », se réjouit-il en me faisant un clin d'œil.

J'hochai la tête, en essayant de ne pas penser à ce qu'Eve me ferait si elle découvrait ce que je faisais depuis quelques mois, avant de me lever.

« Continue à chercher ce que je t'ai demandé », je lui demandai en essayant de paraître ferme.

Mais ma nervosité refit soudain surface et je commençai à regarder tout autour de moi, pour m'assurer que personne ne nous espionnait.

« Hé, Luxford ? » Fred se leva soudainement et s'avança de manière à être très près de moi. « Pourquoi essaies-tu tant de découvrir le passé d'un homme mort ? »

C'était une première pour Fred. Il n'avait jamais abordé le sujet de mes intentions de découvrir qui était vraiment Webb Montgomery.

Je regardai ses yeux lumineux et je répondis simplement : « Je soupçonne qu'il a fait quelque chose d'irrévocable, quelque chose que même la mort ne pourrait pas payer. »

Fred ne s'attendait pas à ma froideur. Il me fit un bref signe de tête avant de se retirer et de me laisser tranquille.

Je ramassais mon sac à dos et je l'enfilais avant de m’échapper du Marché Rouge.

Alors que j’étais sur ma moto, d'Eugene à Lumen, dans la forêt nationale de Deschutes, je commençais à penser à Webb.

Mon obsession le concernant, pas Webb particulièrement mais l'homme qu'il était censé être, avait commencé il y a quelques années, quand j'avais seize ans.

Gabriel Fernandez avait défié le précédent Alpha, qui était un cruel fils de pute et avait gagné, devenant l'Alpha de la Meute de la côte Ouest.

Une fois Alpha, Gabe prit Zavier Greyson pour être son Beta.

Et, comme Daphne et moi avions toutes deux montré de fortes capacités de guérison, il décida de faire de l'une d'entre nous sa guérisseuse en chef.

Puis, l'Alpha du Millénaire arriva. Gabe avait prétendu qu'ils étaient frères, mais bien qu'il y ait quelques similitudes, ce n'était évidemment pas le cas.

Toutefois, Gabe était le descendant d'un des frères de Raphaël, donc ils étaient en quelque sorte parents.

Quoi qu'il en soit, Rafe avait déjà Zachary, le frère plus jeune et plus fort de Zavier, comme Beta, et il avait Shade comme Gamma.

Il cherchait un guérisseur pour sa meute.

Gabe lui parla de Daphne et moi. Nous dûmes passer un test de guérison pour déterminer laquelle d'entre nous était la plus forte.

Daphne n'avait que quatorze ans à l'époque. Bien qu'elle ait dit qu'elle ne se souciait pas de savoir qui était la plus forte, je pouvais voir qu'elle le voulait vraiment.

J'étais l'aînée, la responsable, et je savais ce qu'il fallait faire.

Les capacités de guérison atteignent généralement leur plein potentiel chez un loup-garou à l'âge de dix ans, pourtant les miennes avaient déjà atteint leur plein développement alors que je n'avais que cinq ans.

Je savais que j'étais plus forte que Daphne, que j'étais l'une des plus fortes guérisseuses de loup-garou à n’avoir jamais existé, mais je ne voulais pas faire partie des Loups du Millénaire si cela provoquait sa jalousie.

Daphne était importante pour moi, et la perdre pour ce genre de choses n'était pas envisageable.

J'avais donc raté le test. Daphne avait gagné le poste de guérisseuse du millénaire, et je devint la guérisseuse en chef de la Meute de la côte Ouest. C'était suffisant pour moi.

Après que Daphne ait été acceptée par les Loups du Millénaire et qu'elle ait commencé à voyager avec eux, j'étais retournée chez mes parents pour leur rendre visite.

Une fois arrivée, ma mère était en larmes et mon père donnait des coups de pied dans tout ce qui se trouvait sur son chemin.

J'avais été abasourdie de les trouver dans un tel état, ça ne leur ressemblait pas. Lyra et Cyrus Luxford étaient habituellement un couple équilibré et décontracté.

Ma mère, issue d'une famille de guérisseurs, était exceptionnellement détendue.

Mais, ce jour-là, ils étaient dans un sale état. Ils avaient bu, et ils craquaient.

Quand ils me virent debout là, ils déversèrent leur colère sur moi.

Ils me dirent que c'était ma faute si Daphne avait quitté la maison alors qu'elle avait à peine quatorze ans, que c'était ma faute si je ne l'avais pas protégée.

J'eus beau essayer de leur dire qu'elle était plus en sécurité avec Raphael Fernandez, qu'elle le voulait, ils n'écoutèrent pas.

Puis, ma mère laissa échapper que je n'étais pas celle que je pensais être. Elle pleurait et ses mots étaient à peine audibles, mais je les avais clairement entendus.

Je les entends toujours.

« Tu dois être reconnaissante qu'on ait accepté de te donner naissance, Daisy. Tu n'es pas celle que tu penses être. Tu es inhumaine, l'incarnation du monstre qui t'a donné à nous. » hurla-t-elle.

« Nous pensions que tu serais meilleure que ça, mais nous avions tort. Regarde ce que tu as fait. Tu as envoyé ta petite sœur avec un groupe de tueurs mortels ! »

Elle pointa un doigt vers moi. « Tu es une menace ! Sors de cette maison, et de notre vie ! »

Quand ils furent sobre, le lendemain matin, mes parents m’appelérent pour s'excuser.

Mais, alors que j'acceptai sans broncher leurs excuses, les mots de ma mère n'arrêtaient pas de résonner dans ma tête.

Ils ne m'avaient jamais traitée différemment de Daphne. Nous avions été élevés de la même façon. Nous avions été aimées de la même manière.

Toutefois, quelque chose s'était passé le jour où j'avais laissé Daphne gagner. Alors, j’avais commencé à douter. Il y avait quelque chose de pas net.

Plus tard, quand Daphne revint et que nous étions chez mes parents, je mentis en disant que j'allais aux toilettes. À la place, je me rendis à la bibliothèque de mes parents.

Comme ils étaient tous deux érudits, professeurs au Collège Lumen, ils avaient leur propre bibliothèque.

Ils y gardaient tous les dossiers importants, et j'y avais cherché mon acte de naissance. Je voulais être sûre avant de sauter aux conclusions ou de creuser plus loin.

Cette nuit-là, je découvris que si ma mère était bel et bien ma mère, le nom de mon père était inconnu.

Au cours des années suivantes, j'avais essayé de trouver qui était mon vrai père.

Je voulais comprendre comment ma mère était tombée enceinte de l'enfant d'un autre homme alors qu'elle avait un compagnon.

Il me fallut du temps pour arriver à la conclusion évidente.

Ma mère avait été violée.

Et, malgré ce qui lui avait été fait, elle avait sauvé l'enfant. Elle m'avait sauvée.

Et, son compagnon l'avait soutenue, même s'il devait être à moitié fou après avoir découvert que sa compagne avait été abusée d'une manière aussi brutale.

La chose suivante que j'avais réalisée à propos du violeur, qui était aussi mon père, c'est qu'il ne devait pas être un loup-garou.

Les loups-garous pouvaient sentir si un autre loup avait une compagne à des kilomètres à la ronde.

Même si la compagne était attirante, ils ne la regardaient plus jamais. Les loups-garous respectaient les compagnons, même les pires d'entre eux.

La probabilité que le violeur soit un loup-garou était faible et mon instinct me disait qu'il n'en était pas un non plus.

Un humain était la prochaine option évidente.

Mais, les humains vivaient parmi les loups-garous et savaient aussi comment reconnaître si quelqu'un était accouplé.

Donc, je n'étais pas convaincue que le violeur était humain non plus.

Webb Montgomery, je le croyais, était quelque chose d'autre.

Ce qui faisait de moi, quelque chose d'autre, aussi.

Je voulais juste savoir ce qu'était ce 'quelque chose'.

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