Le Pacte de l'Ombre - Couverture du livre

Le Pacte de l'Ombre

Tally Adams

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Summary

Pendant des siècles, William a été bourreau pour le Coven, une organisation sinistre qui maintient les créatures surnaturelles dans le droit chemin. Tout change le jour où il sauve Emily d'une meute de loups-garous. Non seulement elle est humaine, mais elle essaie de sauver la vie de la femme qu'il est censé tuer. S'il ne se sentait pas si étrangement attaché à elle, William se débarrasserait d'elles deux. Au lieu de cela, il demande la clémence du Coven, ce qui déclenche une révélation bouleversante.

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Chapitre un

Emily

Devant l'entrepôt, Emily était assise dans sa voiture et serrait ses mains l'une contre l'autre pour les stabiliser.

Elle était terrifiée, mais déterminée.

C'était un jour d'automne frisquet, et les petits arbres qui bordaient la route avaient perdu la plupart de leurs feuilles en se préparant pour l'hiver, ce qui leur donnait une aura quelque peu squelettique.

Le gris du ciel s'étendait, et couvrait le soleil d'un lourd poids de morosité. Le temps qu’il faisait reflétait bien son humeur.

À une autre époque - qui semblait remonter à une éternité - elle avait aimé l'automne. Les couleurs, les feuilles craquantes et le parfum du cidre chaud dans l'air l'avaient toujours remplie d'un sentiment de bonheur.

De satisfaction.

Maintenant, dans cet endroit si loin de chez elle, ce n'était qu'un froid rappel des mois difficiles à venir.

D'une minute à l'autre, les employés de l'entrepôt allaient quitter le bâtiment, et elle allait devoir le confronter.

Elle ne l'avait jamais vu en personne, mais le siège passager était jonché de photos et de documents provenant d'un détective privé qu'elle avait engagé six mois auparavant, lorsque sa sœur avait soudainement disparu.

Le détective avait été coûteux, mais retrouver Amber valait largement le prix.

Elle n'avait cependant pas obtenu autant de détails qu'elle l'avait espéré, puisqu'il avait également disparu un jour.

Bien qu'elle ne soit pas aussi bien informée qu'elle l'avait espéré, elle pouvait utiliser les informations qu'il avait déjà transmises pour reprendre la piste là où il s'était arrêté.

Son dernier lot de photos contenait plusieurs clichés de sa sœur disparue, preuve qu'elle était toujours en vie, ainsi qu'une seule image format 5 x 7 de l'homme qui la détenait.

Il y avait également une lettre de deux pages qu'Emily avait d'abord prise pour une blague de mauvais goût.

Elle se lisait comme les délires d'un homme dément, avec un mot récurrent dans une écriture nerveuse.

Loup-garou.

Le jour où il devait l'appeler pour lui donner des nouvelles, elle avait patienté près du téléphone, décidée à lui casser les oreilles et à exiger le remboursement de son argent.

Comment osait-il mettre la disparition de sa sœur sur le compte de ses fantaisies délirantes ?!

Mais l'appel n'est jamais survenu.

Ce n'est que quelques jours plus tard qu'elle fut poliment renvoyée dans deux commissariats différents.

Dès que les agents eurent consulté les informations concernant Amber et prirent connaissance de son histoire sordide, ils firent mine d’ignorer sa disparition.

Ils affirmèrent qu'elle s'était probablement enfuie avec l'homme figurant sur la photo, et que rien ne laissait présager le contraire.

Puis, d'une manière détournée, ils informèrent Emily qu'elle avait tout intérêt à abandonner l'affaire et à tourner la page. Malheureusement, la police locale connaissait bien Amber.

Trop bien peut-être.

Ils savaient en outre que ce n'était pas sa première disparition. Cependant, Emily ne pouvait simplement pas laisser tomber et passer à autre chose.

Sa relation avec sa sœur était pour le moins... tendue, mais Amber était la seule famille qui lui restait depuis le décès de leur mère, il y a quelques années.

Ce n'est que quelques jours après la tentative infortunée de contacter les autorités qu'elle aperçut, pour la première fois, le monstre dont le détective lui avait parlé avant qu'il ne disparaisse.

C'était une nuit qu'elle n'oublierait jamais. Elle portait sur son bras les profondes rainures des griffes de la bête pendant des semaines après l'attaque.

L'homme avec la créature prétexta que c'était un avertissement signifiant qu'il fallait laisser tomber et abandonner.

Des idiots.

C'est l'attaque qui la poussa à faire ses propres recherches. Des mois plus tard, les investigations l'avaient conduite ici, dans cette rue tranquille d'une petite ville du Maine.

À présent, elle attendait que le chef de meute quitte le travail pour pouvoir le suivre chez lui, et espérer y trouver Amber.

Elle avait tellement regardé sa photo au cours des derniers mois que son visage hantait ses rêves. Elle le reconnaîtrait n'importe où.

Au moment où le sifflet qui annonçait l'heure de départ retentit enfin, son cœur sembla se glacer d'excitation nerveuse.

Elle s'affaissa dans son véhicule pour ne pas être remarquée lorsque les travailleurs commencèrent à franchir la porte et à se disperser dans le parking.

Elle ne leur accorda aucune attention, car dès qu'il franchit la porte, elle focalisa sur lui comme un radar. Rien ne pouvait perturber sa concentration.

Elle fut surprise que son regard brûlant ne fasse pas un trou sur le côté de sa tête tandis qu'il marchait sur le trottoir longeant le bâtiment, et se dirigeait vers sa voiture.

Elle eut un moment de panique lorsqu'il s'arrêta soudainement et regarda autour de lui, puis releva la tête et sembla prendre une profonde inspiration. L'odeur, sans aucun doute.

C'était un chasseur, et quelque chose avait manifestement réveillé ses instincts. Le fait qu'elle sache que ce n'était qu'elle, alors que lui ne le savait pas, lui procura un petit frisson de satisfaction.

Son comportement ne dura qu'un instant. Pas suffisamment longtemps pour être remarqué par ceux qui l'entouraient. Il sembla l'ignorer et se dirigea vers son camion.

Emily attendit que le vieux camion passe devant elle avant de démarrer sa voiture.

Elle n'aurait pas beaucoup de mal à le suivre, puisqu'il était blanc avec une grande bande orange sur le côté, et que quelque chose dans le moteur frappait bruyamment.

Utilisant la ruée des travailleurs comme couverture, elle s'engagea dans le flux de circulation presque un pâté de maisons derrière lui.

Elle était confortablement cachée par les véhicules traversant la ville, mais tous les quelques blocs, de plus en plus de gens tournaient dans les rues secondaires, réduisant lentement sa couverture jusqu'à ce qu'il n'y ait plus personne pour servir de tampon.

Son clignotant indiqua un virage à gauche sur une route de campagne, et Emily décida rapidement de passer tout droit au croisement à quatre voies au lieu de le suivre directement.

Elle traversa l'intersection et opéra un demi-tour dès qu'il fut hors de vue.

Avec une profonde inspiration pour calmer ses nerfs en ébullition, elle tourna sur la route de campagne qu'il avait prise et commença à suivre le nuage de poussière laissé dans le sillage du vieux camion.

C'était encore plus facile qu'elle ne le pensait, puisque la vieille route de gravier lui offrait près d’un kilomètre de nuage de poussière, ce qui était une distance suffisante pour passer inaperçue et la couverture était parfaite.

Ce n'était pas un long trajet, peut-être quinze minutes tout au plus, mais ça lui semblait une éternité.

Elle passa devant la propriété où il s'était arrêté sans même ralentir. Il ne lui fallut qu'un coup d'œil pour cartographier mentalement la configuration du terrain.

Deux bâtiments étaient séparés d'environ 30 mètres. L'un était une vieille maison de ferme : délabrée, avec une peinture écaillée et au moins une fenêtre cassée recouverte de contreplaqué.

L'autre structure ressemblait à un grand bâtiment métallique jaune de type atelier. Il semblait beaucoup plus récent que la maison elle-même, et était en meilleur état.

Ce qui l'inquiétait, c'était le nombre de véhicules dans l'allée. En comptant le camion qu'elle avait suivi, il y en avait cinq au total. Cela suggérait qu'il pouvait y avoir beaucoup plus de personnes qu'elle ne s'y attendait.

Son plan initial était d'attendre jusqu'au lendemain, quand il serait de retour au travail et qu'Amber serait probablement seule. Mais avec autant de véhicules présents, elle dut se raviser rapidement.

Soit que quelque chose se tramait - ce qui n'augurait certainement rien de bon pour Amber - soit qu'il y avait toujours des gens.

Au cas où ce serait la situation actuelle, elle décida d'aller de l'avant et de permettre à Amber de se sauver aujourd'hui, maintenant, avant qu'il ne soit trop tard.

Si elle avait réussi à se rendre jusqu'ici, aussi près du but, pour qu'Amber succombe aux mains de son ravisseur la veille de son sauvetage, elle n'aurait jamais pu vivre avec elle-même.

Si sa sœur était dans cette maison, elle allait la libérer ce soir ou bien mourir en tentant de le faire.

À un peu moins d'un kilomètre de la maison, elle engagea sa voiture de location sur une voie de service et se gara.

Elle enregistra l'adresse sur son portable et le mit en mode silencieux avant de le glisser dans sa poche arrière, puis ferma les yeux un instant pour rassembler son courage.

Rien n'allait l'empêcher de retrouver Amber. Le commissariat ayant déjà prouvé qu'il n'avait pas l'intention de lui venir en aide, elle devait se débrouiller seule.

Son nouveau plan était simple. Trouver Amber et s'assurer de sortir toutes les deux sans se faire repérer.

Elle n'avait pas la folie des grandeurs. Ce n'était pas comme si elle était She-Ra, la femme guerrière.

Elle ne pesait pas plus de 45 kilos, dont une bonne partie de muscles, se disait-elle fermement, et elle n'avait aucune chance de s'attaquer à un loup-garou, bien qu'elle se soit préparée, juste au cas où.

Elle ouvrit les yeux, sortit son arme de la boîte à gants et la glissa dans la ceinture de son pantalon.

Dans sa poche avant se trouvait un collier en forme de croix en argent couvert de strass de toutes les couleurs, et son autre poche contenait un chargeur supplémentaire de balles en argent.

Elle avait acquis une petite machine à charger les balles pour concevoir ses propres munitions et avait fait un surplus en préparation.

Lorsqu'elle réunit tout ce dont elle pensait avoir besoin, elle prit une dernière inspiration, profonde et résolue, puis quitta la sécurité relative de sa voiture.

Il n'y avait que quelques pas à faire pour traverser la route et se retrouver dans la rangée d'arbres de l'autre côté. Il ne fallait pas qu'elle arrive en marchant le long de la route et leur laisser le temps de se préparer à son arrivée.

Avec de la chance, elle pourrait se faufiler jusqu'à la maison et regarder aux fenêtres sans se faire remarquer jusqu'à ce qu'elle trouve Amber, puis la faire sortir sans que personne ne s'en aperçoive.

La présence de personnes supplémentaires est peut-être une bonne nouvelle, décida-t-elle en se dirigeant vers la maison. Ça pourrait distraire le ravisseur d'Amber pendant qu'elle organisait le sauvetage.

Le trajet en voiture qui suivait cet homme lui avait semblé long, mais la marche vers la maison lui parut une éternité.

Chaque brindille cassée, chaque mouvement du coin de l'œil, la mettait davantage sur le qui-vive jusqu'à ce qu'elle soit un paquet de nerfs si tendu, qu'elle craignait de pousser un cri de terreur si un papillon effleurait son bras.

Elle avait entendu quelque part que le vrai courage consistait à avoir peur, et à agir malgré tout. En gardant cela à l'esprit, elle décida qu'elle était la femme la plus courageuse de la planète.

À présent, si elle pouvait simplement empêcher ses genoux de trembler, elle pourrait se vanter un peu mieux de son courage.

Avec des doigts tremblotants, elle toucha le pistolet dans sa ceinture. Le métal était froid et réconfortant.

Un cours sur les armes à feu et d'innombrables heures au stand de tir lui permirent de savoir s'en servir.

Elle n'était pas sans défense.

Elle appuya son dos contre l'écorce rugueuse d'un arbre et prit quelques respirations profondes pour ralentir le rythme rapide de son cœur.

Dès qu'elle sentit ses nerfs un peu plus solides, elle scruta la maison qui se trouvait en face d'elle.

Pas d'alarme de mouvements en vue. Une fenêtre lui faisait face, et elle décida que c'était un endroit aussi bien qu'un autre pour commencer.

La tête basse, déterminée, elle s'éloigna de l'arbre et se dirigea vers la fenêtre à toute vitesse. Quand elle atteignit son objectif, elle ne prit même pas le temps de respirer.

Qui avait besoin de reprendre son souffle avec une telle dose de peur dans les veines ?

Elle se mit sur la pointe des pieds et jeta un coup d'œil dans la pièce. C'était un espace sombre avec très peu de meubles à l'exception d'un lit ainsi qu’un matelas nu en mauvais état dans un coin et une commode en plastique à côté.

Aucun signe d'Amber.

Un rapide coup d'œil aux alentours ne montra aucun signe de quiconque venant dans sa direction.

Elle glissa le long de la maison jusqu'à la fenêtre suivante, et trouva un espace vide similaire.

Puis la suivante. Elle attendit à côté de la vitre pendant un moment, s'efforçant d'entendre le moindre son provenant de la pièce.

Il y avait quelque chose. C'était un son qu'elle n'arrivait pas à situer. Pas une voix, exactement, mais un doux gémissement qui revenait sans cesse.

Amber.

Emily se pencha lentement, suffisamment pour regarder dans la pièce. Elle était meublée comme les autres l'étaient, avec des meubles bon marché.

Sur le lit, elle pouvait distinguer une forme qui ne pouvait être que sa sœur disparue.

Un sursaut d'excitation la traversa.

Elle frappa sur la fenêtre, essayant d'attirer l'attention d'Amber. Cependant, la silhouette ne bougeait pas. Se disant qu'elle avait peut-être été droguée, Emily essaya la fenêtre.

Elle était vétuste, et le cadre était retenu par des années de couches de peinture, mais avec ses doigts presque frénétiques, elle parvint à la détacher après quelques tentatives.

Toutefois, elle ne s'est pas ouverte en douceur.

En émettant un cri qui sonnait plus fort qu'un coup de feu aux oreilles d'Emily, la fenêtre coulissa avec réticence sur le rail.

Elle ne considéra pas le danger en se glissant dans la petite ouverture. Du moins, jusqu'à ce que ses pieds touchent le sol en bois irrégulier, et qu'une main se serre autour de sa bouche par derrière.

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