Les Alphas de South Forest - Couverture du livre

Les Alphas de South Forest

Laila Callaway

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15
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18+

Summary

Leilani Kokoa est prise dans une explosion qui la laisse temporairement aveugle pendant une semaine - une semaine, par coïncidence, où deux beaux jumeaux Alpha sont de passage. Comment trouver son âme sœur quand on ne peut pas la voir ? C'est elle(s) qui vous trouvent, bien sûr.

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31 Chapters

Chapitre un

LEILANI

Le bip répétitif et monotone des machines de l’hôpital parvient à mes oreilles. C’est un son que n’importe qui reconnaîtrait, même sans être allé dans un hôpital auparavant.

Tout est sombre, mais j’ai l’impression que mes yeux sont ouverts. J’essaie de bouger mes doigts et je sens le soulagement m’envahir lorsqu’ils se contractent en réponse.

J’essaie ensuite de bouger mes orteils et, par chance, ils s’agitent sous la couverture.

Alors que ma concentration revient, ma mémoire aussi.

Tout a commencé par une explosion.

« Tu connais l’exercice, Lani. Tu entres, tu vas voir les blessés et tu sors », me sermonne mon père alors que je tape du pied avec impatience.

« Oui, papa, je sais. Je serai de retour dans dix minutes. » J’ai levé les yeux au ciel, mis mon sac médical en bandoulière et tourné les talons en trottinant vers les membres blessés de la meute.

Je me suis agenouillée près du premier corps que j’ai vu, et j’ai maudit le ciel, parce que je n’ai pas trouvé de pouls.

Les chasseurs ont fait ça.

Et je savais que mes parents les feraient payer pour avoir enlevé des membres de notre meute.

L’adrénaline a commencé à couler dans mes veines. Je ne suis qu’une secouriste à moitié formée. Je ne pouvais pas soigner ces gens, je pouvais seulement constater leurs blessures et les ramener à la clinique.

J’ai dû tout faire pour que mes parents acceptent que je me porte volontaire avec mes connaissances médicales limitées, mais, puisque deux de nos secouristes ont été blessés, il ne restait plus que moi.

J’ai couru vers la première personne, Yoseph, l’oncle de mon ami. J’ai posé mon sac et attrapé quelques bandages.

« Tu vas t’en sortir, Yoseph. Je vais panser cette blessure, puis nous allons te sortir d’ici, d’accord ? » lui ai-je dit.

Il a lentement acquiescé, en serrant les dents de douleur, pendant que je pansais l’énorme entaille sur son ventre.

Je finis rapidement et attache les bandages, satisfaite de mon travail.

« Yoseph doit être emmené hors d’ici maintenant ! » ai-je crié. Puis, deux gardes sont arrivés avec une civière pour le ramener à la clinique.

J’ai couru vers une autre personne blessée. On dit que lorsque des choses effrayantes arrivent, le temps passe au ralenti. Pour moi, ça ne s’est pas passé comme ça.

Une bombe qui n’avait pas explosé plus tôt a décidé que c’était le moment.

Elle a explosé à ma gauche. Pendant une seconde, le son était insupportable, mais, à celle d’après, je n’entendais plus rien.

Je me suis envolée, je me suis écrasée contre un arbre et je suis tombée au sol. Je me suis allongée sur le côté, mes oreilles sifflaient et j’essayais désespérément de respirer après avoir eu le souffle coupé. J’avais mal partout.

Quelqu’un a attrapé mon bras et m’a secouée. J’entendais les tons étouffés de sa voix, mais je n’arrivais pas à distinguer les mots.

J’ai réalisé que je ne comprenais pas ce qu’ils disaient, mais qu’en plus, je ne les voyais pas. Quand j’ouvrais les yeux, tout restait noir.

« Je ne vois pas, je ne vois rien ! » ai-je crié. La panique a commencé à me submerger, et j’ai perdu connaissance.

***

J’ai l’impression d’avoir été renversée par un camion.

« Leilani ? » J’entends la voix de mon frère et tourne la tête dans sa direction. Mes yeux sont ouverts, mais je ne vois toujours rien.

« Akamai, je ne vois rien », lui dis-je. Ma voix ne me semble pas familière quand je l’entends, trop rauque et éraillée.

Je sens sa main serrer la mienne.

« Je sais, le médecin a dit que tu t’étais cogné la tête assez fort, mais que ta vue allait revenir », dit-il. Je soupire de soulagement.

Merci Déesse.

« Quand ? » demandé-je. Je comprends qu’il hésite à me le dire, au vu du silence qui suit.

« Elle a dit que ça pouvait prendre jusqu’à une semaine, mais que ça reviendra », explique-t-il. Et, je gémis, m’adossant à l’oreiller.

Je lève la main vers mes yeux et je sens qu’un bandage autour de ma tête les recouvre.

« Super, maintenant j’ai l’air d’être dans Bird Box », marmonné-je sombrement pendant qu’Akamai rigole.

« Ça va, Lani. Nous sommes tous là pour toi, nous allons t’aider. »

Nous passons le reste de la journée à parler aux médecins et aux infirmières et à passer d’autres examens. Le soir, je suis libre de rentrer chez moi, et j’ai seulement deux côtes cassées, qui guériront d’ici demain.

« Pourquoi mes stupides yeux ne peuvent-ils pas guérir aussi vite que mes os ? » grogné-je, pendant que ma mère m’aide à monter les escaliers. Je grimace à chaque pas, mes côtes me font mal.

« Parce que les choses qui ont à voir avec ton cerveau sont beaucoup plus graves, elles mettent plus de temps à guérir. Sois juste reconnaissante de ne pas avoir perdu la mémoire ou autre chose », répond-elle.

« Désolée, qui êtes-vous ? » demandé-je, avant qu’elle ne se moque.

« Pas drôle, Lani », me gronde-t-elle. J’ai envie de rire, mais je m’arrête quand mes côtes me lancent en signe de protestation.

Elle m’aide à me mettre au lit, et je pense que je m’endors au moment où elle quitte la pièce.

***

C’est une expérience étrange, se réveiller, mais ne pas ouvrir les yeux. Je sens que je suis dans ma chambre, dans mon lit, mais je ne vois rien. Je tends la main vers le bandage et essaie de l’enlever.

« Arrête ça, l’infirmière dit que nous devons garder tes yeux couverts pendant les premiers jours », dit ma mère.

« Mais je ressemble à une momie égyptienne ou à un truc du genre. Je ne peux pas porter de lunettes de soleil ? » demandé-je. La pièce est devenue silencieuse pendant un moment.

« Je vais en parler à l’infirmière », répond-elle. Je sens quelque chose se poser sur mes jambes lorsque je me redresse. « Je t’ai préparé un petit-déjeuner. Tu as des tartines et un verre de jus d’orange devant toi. »

Elle me tend le verre, que je bois avec empressement. « J’allais faire des pancakes, mais je me suis dit que des tartines seraient plus faciles à manger… »

Elle s’interrompt, alors je soupire et termine la phrase pour elle. « Pour manger alors que je suis aveugle, maman. Je suis aveugle, d’accord ? » J’enfonce rageusement la tartine dans ma bouche.

« Aveugle, pour un temps », me corrige-t-elle. « Écoute, après cette attaque, ton père et moi avons appelé des renforts », dit-elle. Et j’arrête de mâcher.

« J’ai un vieil ami, dont les fils sont les Alphas de la meute de South Forest. Ils vont venir se joindre à nous pendant un moment, pour voir ce que nous pouvons faire contre ces fichus chasseurs. »

« Combien seront-ils ? Où vont-ils rester ? » demandé-je, avant de reprendre mon petit-déjeuner.

« Ils resteront ici, dans notre maison, bien sûr. Ils ne sont que cinq, pour l’instant. Leur territoire n’est pas très loin, mais, pour l’instant, nous devons nous allier pour régler ce problème rapidement », explique-t-elle.

Je n’aime pas l’idée que des étrangers vivent dans notre maison.

Des étrangers que je ne peux même pas voir.

« Quand est-ce qu’ils arrivent ? » demandé-je. Elle fait une pause.

« Cette après-midi », dit-elle. Et, je m’étouffe presque avec mon dernier morceau de pain grillé.

« Tu plaisantes ! Impossible, je peux rester ici, non ? Je ne veux pas qu’ils me voient comme ça », lui dis-je.

Et si des mecs sexy arrivaient ? Ou mon compagnon…

« Leilani, tu as dix-neuf ans, tu ne peux pas te cacher dans ta chambre. »

« Si, je peux. En tant qu’adulte, je prends la décision de rester ici », dis-je fermement, en croisant mes bras sur ma poitrine pour plus d’effet.

« Bien. » Elle soupire lourdement et je l’entends se lever et prendre le plateau sur mes genoux. « Mais ils seront là pour un moment, tu devras les rencontrer à un moment ou à un autre. »

Je ne réponds pas et j’attends d’entendre ma porte se fermer avant de sortir du lit. Je me souviens des conseils du médecin à propos de mes yeux, et je garde les lumières de ma salle de bains éteintes pendant que j’enlève le bandeau pour prendre ma douche.

Je suis censée m’assurer qu’aucune lumière ne les frappe le premier jour pour qu’ils puissent mieux guérir.

Heureusement, mes bouteilles de shampooing et d’après-shampooing se distinguent par leurs formes, ce qui me permet de me laver facilement les cheveux à l’aveugle.

Maintenant que je n’ai plus de sang ni de saleté sur le corps, je me sens plus fraîche, alors je sors et tends aveuglément la main vers ma serviette. Je me sèche soigneusement, en tâtant mes côtes presque guéries.

Je devine la quantité de dentifrice que j’ai mise sur ma brosse à dents et me les brosse. La vie sans la vue n’est pas si difficile.

Jusqu’à ce que je doive décider quoi porter.

J’ouvre la porte de mon armoire et cherche mes vêtements à tâtons, en essayant d’identifier les choses avec mes mains. Je choisis finalement un jean qui doit être mon jean noir, et un pull.

« Lani ? » C’est maman qui m’appelle. « Oh, tu es là. J’allais te proposer de t’aider, mais on dirait que tu as tout fait toi-même », dit-elle. Et je sors de mon dressing.

« De quelle couleur est mon jean ? »

« Noir », répond-elle. Je fais un signe de victoire.

« Oui, je le savais ! » Je souris. « Et mon pull ? »

« C’est le bleu, avec les fleurs », me dit-elle, et je grimace.

« Beurk, je n’aime pas celui-là. Je pensais que c’était le blanc. Tu peux me le passer s’il te plaît ? » lui demandé-je pendant que je retire mon pull.

« Voilà. » Elle me le tend et je l’enfile.

« J’ai mis du temps à revenir parce que je me suis arrêtée au cabinet. Le médecin a dit que tu pouvais porter ces petits bandages sur tes yeux avec des lunettes de soleil. Assieds-toi pour moi. »

Je recule et tends la main vers ma coiffeuse. Je la heurte et j’entends toutes les bouteilles cliqueter.

« Merde », marmonné-je, avant d’enfin trouver le tabouret pour m’asseoir ? Maman est silencieuse pendant un moment. Trop silencieuse. « Maman ? » dis-je avant de l’entendre renifler.

« Oui, ça va », marmonne-t-elle. Je ne lève pas les yeux au ciel puisque je ne peux pas.

« Arrête de pleurer, je vais bien. »

« Je sais, mais c’est tellement affreux de te voir tout impuissante. »

« Merci beaucoup », murmuré-je ? Je la sens s’agenouiller devant moi et retirer mon bandeau. Je plisse les yeux.

« Remercie la déesse de la lune que ce ne soit pas permanent », dit-elle. Je reste assise sans bouger pendant qu’elle met du sparadrap pour faire tenir deux petits bandages sur mes yeux, et fait glisser des lunettes sur mon nez.

Je les sens et réalise que ce sont mes énormes lunettes de soleil de diva démesurées. Parfait. Elles cacheront bien la moitié de mon visage.

« Voilà, c’est beaucoup mieux », dit-elle fièrement.

« Écoute, je sais que c’est impoli de ne pas rencontrer tes amis, mais comprends que je suis un peu gênée d’être aussi impuissante en ce moment.

« Je ne veux pas rencontrer des gars mignons et tomber la tête la première devant eux. »

« Je comprends, ma puce. Bien sûr, tu peux rester ici, tu ne les rencontreras que lorsque tu seras prête », acquiesce-t-elle.

Je sursaute quand quelqu’un frappe à la porte. Je lui dis de rentrer.

« Salut, Luna ! Je me demandais si je pouvais te voler Lani pour un moment ? » demande Damon, que je peux entendre.

Damon est mon meilleur ami. C’était le meilleur ami de mon frère, mais nous avons tellement traîné ensemble qu’il a commencé à venir pour me voir, et pas mon frère. Akamai est toujours en colère à ce sujet.

« Bien sûr, Damon », répond ma mère.

Je me lève et prends sa main. Il l’enroule autour de la mienne et m’entraîne hors de la pièce.

« Je me disais que nous pourrions regarder un peu la télé ? Ou du moins, l’écouter un peu ? » suggère-t-il, avant que je ne me moque.

« Vraiment ? » lui demandé-je, secrètement reconnaissante de ne pas avoir à quitter la maison. Je ne veux pas que quelqu’un voie la fille de l’Alpha si vulnérable.

« Oui, nous regarderons quelque chose que tu as déjà vu, comme ça, tu connais déjà les scènes », explique-t-il.

« En fait, ça a l’air d’être une bonne idée », lui dis-je pendant qu’il me guide vers le canapé.

« Bien sûr que oui, c’est moi qui l’ai trouvée », rétorque-t-il. Et je secoue la tête. « Maintenant, choisissons quelque chose », dit-il. Et je sens le canapé s’abaisser quand il s’assied à côté de moi.

Deux heures plus tard, je suis allongée, les jambes pendues sur le bras du canapé et la tête sur les genoux de Damon. Il met le film sur pause et je tourne la tête vers lui, l’air interrogateur.

« La meute de South Forest est là », annonce-t-il, ce qui me fait maudire à l’intérieur.

« Tu peux me conduire à ma chambre ? Je ne veux vraiment pas qu’on me voie comme ça. »

Je me glisse du canapé et me dirige vers la porte. Du moins, c’est ce que je crois.

« Quoi ? Comme l’une des trois souris aveugles ? » Il me taquine, et j’essaie de lui donner un coup, mais je le rate.

« Ne sois pas con, aide-moi », lui dis-je.

Il prend ma main et me ramène à l’étage. « Je vais aller les rencontrer et je reviens après, avec les détails et les éventuels potins », propose-t-il alors que je m’assieds sur mon lit.

« Parfait, merci ! » lui dis-je. Je me sens soulagée lorsque j’entends la porte se refermer.

J’envisage d’allumer ma télévision, mais, à la place, je me dirige vers la fenêtre et lui tourne le dos. Si quelqu’un levait les yeux, il ne me verrait que de dos.

J’avance à tâtons pour trouver la poignée et la pousse pour l’ouvrir afin de pouvoir entendre plus clairement. J’écoute le bruit des moteurs qui s’éteignent et des portes de voiture qui claquent.

« Bienvenue, merci beaucoup d’être venus », les salue ma mère.

« Enchanté de vous rencontrer, Luna Kokoa. Je suis l’Alpha Jarren. » L’Alpha parle d’une voix chaleureuse et assurée qui me fait frissonner. Il a l’air très séduisant.

« Et je suis Alpha Dane. »

J’entends une autre voix veloutée et je frissonne à nouveau.

Punaise. Ce sont tous les deux des Alphas ? Ça ne peut vouloir dire qu’une chose, ils sont jumeaux.

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