Leur Petite Humaine

Raven

Raven a tapé sur le bouton d'évacuation d'urgence avec son poing.

« Mais qu'est-ce que tu fais ? » a demandé le Capitaine.

Il a jeté une boîte dans la capsule.

Ce tas de merde les a maintenus à flot pendant tout ce temps. Après tout, une tempête spatiale va mettre fin au dernier espoir de l'humanité. Le Bella était le dernier vaisseau capable de voyager depuis la Terre.

Il a gémi alors que des morceaux s'envolaient dans la vaste obscurité.

« Ils ont mis leur confiance en nous. Nous avons prêté serment, » a-t-elle dit.

« Raven, arrête de t'entêter et monte. Les passagers de première classe et le personnel essentiel seulement. Elle te dirait la même chose, » a dit le Capitaine, en aidant les autres à entrer.

Les mêmes se plaignaient de ne pas avoir assez d'air frais dans leur cabine et exigeaient qu'on coupe le pourcentage d'air des autres passagers.

« Elle a dit beaucoup de choses. »

« Tu peux mourir ici avec les autres alors », a-t-il dit en fermant la capsule.

Un par un, chacun a commencé à sortir dans les étoiles. Les gens commençaient à se rassembler dans le hall tremblant. La foule devenait frénétique à cette vue, poussant et se précipitant vers la dernière capsule.

« Écoutez bien ! Les enfants vont dans la dernière nacelle. J'ai besoin de dix volontaires pour m'aider à faire atterrir cette bête, et tous les autres s'attachent. Nous allons devoir faire un détour, » a dit Raven dans l'intercom.

« Et si on ne peut pas le faire atterrir », a crié quelqu'un à l'arrière.

« Tout ce temps que vous perdez à parler, on pourrait être en train d'atterrir. Fermez votre gueule et faites ce que je dis, ou je vous jette par le sas », a dit Raven en le balayant du regard.

A sa surprise, personne d'autre n'a argumenté. Peut-être que la vue des trous du cul s'enfuyant, les laissant derrière eux, a déclenché le mode de survie.

Elle a choisi quelques personnes pour charger les enfants et a attaché tous les autres dans leur siège. Elle et les volontaires sont allés sur le pont, jusqu'aux consoles qui diffusaient des messages de danger.

S'attachant, elle a mis le cap sur la planète la plus proche. C'est soit ça, soit flotter ici jusqu'à ce qu'ils meurent. Ils ont dix minutes avant que le vaisseau ne s'effondre complètement.

Elle avait hâte de sortir de ce cercueil. Les rochers frappaient durement le vaisseau ; elle se serrait le ventre, espérant faire descendre la nourriture. De fortes explosions ont éclaté au loin.

Boum !

« Quand je vous appelle à votre poste, appuyez sur votre bouton, et aidez-moi si vous vous plantez, et nous ne sommes pas morts », a-t-elle dit.

« Oui, cheffe », ont-ils crié à l'unisson.

Le tableau de bord est devenu rouge, et des messages d'avertissement jonchaient à nouveau l'écran. Elle a pesté au plus haut point. Ils ne s'en sortiront pas avec ça maintenant.

Raven a appuyé sur le bouton d'évacuation de la nacelle et a lancé les enfants sur l'itinéraire du Capitaine. Elle a appuyé sur le bouton d'annulation et a poussé la vitesse au maximum.

« Station 1 ! Rouge ! »

Ils vont y arriver, c'est dans quelques minutes. En regardant dehors, la nacelle restante se dirigeait vers la destination. Le vaisseau a traversé l'atmosphère et s'est effondré.

« Station 2 ! Rouge ! »

Un autre message glorieux l'informe que le train d'atterrissage est cassé.

« Tout le monde, rejoignez la zone des sièges dans deux minutes ! Je vais l'éjecter, et le système secondaire devrait prendre le relais », a dit Raven.

« Non, tu es folle ? Le vaisseau va se diviser en deux, tu seras exposée. Je vais rester derrière. J'ai profité de ma vie », lui a dit un homme plus âgé.

« Je n'ai pas l'intention de mourir, vieil homme », a-t-elle dit en montrant la combinaison. « De plus, comment pourrais-je affronter ma sœur à nouveau ? Assure-toi qu'ils ne s'entretuent pas une fois que vous aurez atterri », a-t-elle dit.

Il a acquiescé avant de décoller. S'habiller a été difficile, mais elle a réussi.

Elle n'est pas croyante mais a prié pour qu'ils survivent à cette épreuve en frottant son bracelet en or. Une fois que l'écran a clignoté, elle a appuyé sur le bouton d'éjection.

***

Arenk

« Donne-moi un aperçu plus précis du cinquième quadrant », a dit Arenk.

L'ordinateur ne mentait jamais. Alors qui diable est entré sur leur planète sans autorisation ? Il s’est frotté le menton. Pas de numéro d'identification. Un vaisseau du marché noir ? Ils ont dû utiliser l'occultation pour éviter le scanner.

Le flux en direct est apparu sur l'écran principal.

« Zoom avant », il se penche plus près de l'écran.

C'est quoi cette langue ? Avant qu'il ait pu apercevoir le mot entier, le vaisseau s’est brisé et s'est écrasé dans la forêt à l'extérieur du quadrant.

Il a attrapé son oreillette.

« Attends, on devrait y aller. J'ai besoin d'un nouveau croiseur, et j'ai un œil sur ce nouvel endroit. Une séparation à deux est mieux que cinq, » a dit Laro, derrière sa main.

« Non, on passe par les canaux appropriés, » a dit Arenk.

Juste avant qu'il n'appuie, « Je suppose que tu ne veux pas de l'un des tiens parce que ça n'arrivera pas de notre vivant à ce rythme, » a dit Laro, en se penchant en arrière sur sa chaise.

« Nous serons récompensés quand nous l'aurons mérité », a-t-il dit.

« Je suis sûr que nos pères ont dit la même chose. Dommage que nous ne puissions pas leur demander », a dit Laro.

« La plupart ne le peuvent pas. »

« N'est-ce pas quelque chose que tu veux différent pour tes futurs enfants ? Ou tu te contentes de tes sessions bimensuelles sans espoir d'élever des enfants ? » a dit Laro.

Arenk a laissé échapper un soupir et s’est frotté le menton.

« Les recrues, divisez-vous en deux équipes. Une en surveillance et l'autre en attente au cas où des renforts seraient nécessaires. C'est un code noir, » a dit Arenk.

Ils sont sortis du bâtiment. Ils pourraient soit toucher le jackpot et bien vivre, soit être éliminés par ce qui se trouve sur ce vaisseau.

La douce odeur du cuir et du métal les a accueillis alors qu'ils enfilaient leur armure et leurs armes. Laro n’a pas pris la peine de mettre son équipement complet.

Arenk, en revanche, ne voudrait pas mourir sans avoir tout enfilé.

« Mets tout ça. On ne sait pas ce qu'il y a dehors », a-t-il dit en démarrant le croiseur.

« C'est probablement un contrebandier, et ils seront partis depuis longtemps avant qu'on y arrive. Ne t'inquiète pas trop », a dit Laro avec un grand sourire.

Ils ont suivi la fumée dans le ciel jusqu'au premier site de crash. Ces véhicules sont excellents en tout-terrain. Ils ont traversé la forêt comme un bateau sur la mer.

Laro a passé sa tête par la fenêtre, les yeux fermés, sentant le vent dans ses cheveux. C'était presque assez pour faire de la voile.

« Nous sommes en approche », a dit Arenk.

Ils ont d'abord vérifié les environs pour voir si quelqu'un se cachait et ont éteint les flammes. Le vaisseau était une épave, et ils n'ont que la moitié avant. Mais il pourrait y avoir quelque chose de valeur à bord.

Même s'ils l'ont juste dépouillé pour les pièces, ce serait un bon jour de paie. Il faisait sombre à l'intérieur, malgré la lumière du jour. Des fils pendaient et faisaient des étincelles alors qu'ils arrivaient au cockpit.

« Quel âge a ce vaisseau ? Nous ne pouvons pas vendre tout cela sur le marché principal. J'ai quelques acheteurs qui aiment les vaisseaux anciens, » a dit Laro.

« Là-haut », Arenk s'est accroupi avec son arme pointée sur le corps recroquevillé dans le siège du Capitaine. Ils se sont approchés avec prudence, « Mains en l'air, tu es en état d'arrestation pour entrée illégale. »

Ils l’ont entouré, Laro a donné un coup de pied au corps. Il est tombé avec un bruit sourd colossal. Il a commencé à essayer de faire levier pour le sortir.

« Attends, ne le sors pas de... »

La combinaison a fait un petit bruit et s'est ouverte.