Les Rondeurs de Keily - Couverture du livre

Les Rondeurs de Keily

Manjari

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Chapter
15
Age Rating
18+

Summary

Keily a toujours fait une taille XXL, et malgré ses complexes, elle n’a jamais laissé son excès de poids se mettre en travers de son chemin. Du moins jusqu'à ce qu'elle déménage dans un nouvel établissement scolaire, et qu’elle y rencontre le plus gros connard de tous les temps: James Haynes. Il ne manque jamais une occasion de se moquer de son poids ou de lui faire remarquer ses défauts. Mais le fait est que... les gens qui disent les choses les plus méchantes dissimulent souvent leurs propres problèmes. Et James cache un ENORME secret. Et c'est un secret qui concerne Keily.

Age: 18+

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34 Chapters

Chapter 1

Chapitre 1

Chapter 2

Chapitre 2

Chapter 3

Chapitre 3

Chapter 4

Chapitre 4
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Chapitre 1

AddisonJe suis là.

Après avoir lu le message, j'ai rangé mon téléphone portable dans la poche de mon jean et j'ai fini le reste de mes céréales. J'ai attrapé mon sac, me suis essuyé les mains sur mon jean et me suis précipitée vers la porte d'entrée.

« Maman, Addison est là ! » ai-je crié en direction de la cuisine. « Je pars. Au revoir ! »

« Bonne chance pour ton premier jour ! » ai-je entendu maman répondre alors que je fermais la porte derrière moi.

Addison, ma cousine, m'attendait dans la voiture. Sa peau acajou brillait magnifiquement sous la lumière du soleil, et ses cheveux bruns bouclés étaient attachés en une haute queue de cheval.

J'ai rentré ma chemise un peu plus, m'assurant que mon ventre était bien couvert. La chemise que je portais aujourd'hui était plus longue que d'habitude, mais cela ne faisait pas de mal de vérifier deux fois qu'elle couvrait ce qu'elle devait couvrir.

« Salut », m’a saluée Addison quand je me suis installée sur le siège passager.

« Salut. »

« Alors, tu es excitée ? C'est ton premier jour aujourd'hui », a-t-elle dit gaiement en démarrant le moteur. « Tu vas être la nouvelle, Keily. »

« Tu parles comme si j'étais dans une série pour ados, où des mecs sexy vont me sauter dessus, et où les pom-pom girls vont me griffer. » J'ai gloussé, ses bonnes vibrations matinales déteignaient sur moi.

« Hé ! Mes filles ne vont pas te griffer, elles vont te frapper. » Addison a souri en coin.

« Oh, si c'est le cas, rappelle-moi de me couper les ongles et de prendre des cours de boxe », lui ai-je répondu en plaisantant.

Notre échange m'a aidée à calmer mes nerfs à vif. Aujourd'hui allait être mon premier jour au lycée Jenkins.

J’avais passé les dix-huit années de ma vie dans la banlieue de Remington, alors déménager ici et commencer ma dernière année de lycée dans une ville complètement nouvelle était, pour le moins, important.

Déménager n'était pas vraiment dans nos plans, mais lorsque l'entreprise de maman avait décidé d'ouvrir une nouvelle succursale ici, et lui avait proposé d'être chef de projet, refuser n'était pas une option.

Bradford était la ville natale de maman, et elle y avait grandi et passé vingt et un ans de sa vie. En plus, c'était lié à une nette augmentation de son salaire.

Mon père s'en fichait aussi. Pour être honnête, ça ne l'aurait pas dérangé qu'on le déplace dans un autre coin du monde. Il était concepteur indépendant de logiciels et de sites Web, donc déménager pour lui n'était pas un gros problème.

Mais ça l'était pour moi...

Je n'avais pas envie de laisser derrière moi le confort d'un endroit connu et de personnes familières (même si ces personnes étaient assez dures). C'était censé arriver un an plus tard, quand j'irais à l'université, pas maintenant.

Nous étions arrivés ici dès la fin de mon année scolaire, j'avais donc eu presque deux mois pour me préparer et me familiariser avec cette ville avant de commencer au lycée Jenkins.

Addison, la fille du frère de ma mère, avait été un excellent guide touristique et une très bonne amie (ou cousine). Grâce à elle, mon aversion pour toute cette épreuve de déracinement de nos vies avait baissé d'un cran.

Nous nous sommes immédiatement entendues sur notre amour pour les dessins animés et Taylor Swift. C'était une personne vraiment amusante et facile à vivre.

Elle m'avait présenté à quelques-uns de ses amis, ce qui m'avait permis, en tant que solitaire, de me sentir la bienvenue.

Elle m'avait même promis de me conduire au lycée, puisque sa maison n'était qu'à quelques rues de la mienne. Ma théorie était qu'elle se sentait obligée de le faire parce que j'étais sa cousine, mais je ne pouvais pas non plus refuser.

Être conduite par ma cousine me semblait plus attrayant que de m'asseoir sur les petits sièges d'un bus, et d’être l’objet des regards condescendants et des railleries d'autres adolescents chaque matin.

J'en avais eu un bon nombre à Remington.

«On est là.» Addison a klaxonné, dispersant la foule autour du parking, se frayant un chemin vers une place.

J'ai regardé le grand bâtiment qui se dressait devant nous, et un sentiment de lourdeur pesait sur mes épaules. Mes nerfs ont réagi de toute leur force.

«Bienvenue dans ton nouvel enfer, mademoiselle», a taquiné ma cousine. Elle est sortie, et j'ai suivi comme un chiot perdu (un très gros chiot).

Une fois de plus, j'ai baissé ma chemise, me sentant mal à l'aise de marcher juste à côté d'Addison.

Ma cousine faisait non seulement partie de l'équipe de pom-pom girls, mais aussi de celle d’athlétisme, en tant que l'une de leurs meilleures sprinteuses, selon ses amis. Il n'était pas étonnant qu'elle ait un corps que toutes les femmes désiraient avoir.

Elle était mince, mais avec des courbes et des muscles magnifiques, et il ne lui manquait que quelques centimètres pour atteindre le mètre quatre-vingts.

Vêtue d'un jean moulant et d'un crop top, qui ne laissait qu’entrevoir son ventre sculpté, elle avait l'air de sortir tout droit d'un magazine de mode.

Moi, par contre, je lui arrivais à peine à l’épaule. J'avais un gros ventre, des bras flasques, et des troncs en guise de jambes.

Mes seuls atouts dignes d'être considérés comme corrects étaient probablement mes seins et mes hanches. Mais parfois, même eux étaient gênants quand il fallait acheter des vêtements.

Aujourd'hui, j'étais vêtue d'un haut fluide - pour cacher ma graisse - et de leggings noirs.

Même si je considérais qu'il s'agissait de ma meilleure tenue décontractée, à côté d'Addison, je me sentais mal habillée, et aussi très mal à l'aise.

Regarde-la, elle est magnifique.

«Tu as ton emploi du temps, ta carte et le code de ton casier, n'est-ce pas?», a-t-elle demandé alors que nous atteignions les marches menant aux portes ouvertes de l’ enfer.

«Oui, je les ai eus samedi. Tu n'es pas obligée de me servir de baby-sitter, peu importe ce que ma mère t'a dit.» Nous sommes entrées dans les couloirs, et immédiatement, j'ai été entourée par l'agitation familière du lycée.

Addison a fait la tête. «Keily, je ne suis pas avec toi parce que ta mère ou mon père me l'ont demandé. J'ai vraiment aimé passer mes vacances avec toi. Je te considère vraiment plus comme une amie que comme une cousine.»

Je me suis sentie coupable de ma remarque.

«Je suis désolée. Je ne veux pas te déranger. Tu m'emmènes déjà au lycée. Je ne veux pas être un fardeau.»

«À quoi servent les amis si ce n'est à être un fardeau?» a plaisanté Addison, me faisant sourire. Elle est parfaite.

«Maintenant que tu le dis comme ça, je vois ce que tu veux dire.» ai-je répondu, incapable de suivre ses remarques pleines d'esprit.

«En parlant de fardeau, laisse-moi t'en présenter quelques-uns.» Elle s’est mise à marcher vers le groupe de filles, toutes maigres, jolies et grandes. Un regard, et n’importe qui pouvait dire que je n'avais pas ma place dans ce groupe.

Je me suis mentalement réprimandée pour mes pensées et j'ai étouffé ces complexes qui me rongeaient.

Sans Addison, je serais restée complètement seule ici. J'aurais dû être reconnaissante de ne pas passer mon premier jour à me traîner maladroitement dans ces grands locaux.

Alors, avec un sourire enthousiaste, j'ai suivi Addison, la laissant être mon mentor.

***

«Comment se passe le premier jour pour tout le monde?» a demandé notre professeur. C'était le troisième cours de la journée.

Un gémissement collectif a été sa réponse, avec quelques «ennuyeux» et «bien» parmi les réponses. De toute évidence, ces élèves ne partageaient pas son enthousiasme.

«Est-ce que c'est dans votre nature d'être toujours aussi angoissés?» Il a soupiré et a commencé à écrire au tableau. Joseph Crones.

«Pour les nouveaux élèves,» -son regard s'est attardé sur moi un petit peu plus longtemps - «je m’appelle Joseph Crones. Vous pouvez m'appeler M. Crones.»

J'ai hoché la tête quand il m'a regardée à nouveau. Suis-je la seule nouvelle dans cette classe?

«Puisque c'est notre premier jour d'anglais, pourquoi ne pas...» Il a été interrompu lorsque la porte de la classe s'est ouverte.

Un garçon est entré et a remis une fiche à M. Crones. Je n'ai pas pu m'empêcher d'étudier ses traits. Il était grand, facilement plus d'un mètre quatre-vingts, et bâti comme un athlète.

À voir les muscles saillants de ses bras, on pouvait facilement deviner que le reste de son corps était tout aussi robuste et musclé.

Ses yeux se sont posés sur moi, et j'ai réalisé que je le regardais. J'ai immédiatement baissé les yeux, mon visage s'est mis à rougir.

Je détestais la façon dont mon visage trahissait facilement mon embarras, devenant rouge à la moindre occasion.

«M. Haynes, dites au coach soit de vous laisser partir plus tôt, soit de vous garder sur le terrain avec lui», a réprimandé M. Crones. Haynes.

«Dites-lui vous-même», ai-je entendu Haynes marmonner alors que le bruit des pas se faisait plus fort. Notre professeur ne l'a pas entendu, ou même s'il l'a entendu, il a décidé de l'ignorer.

J’avais toujours la tête baissée, alors quand une paire de chaussures Nike est apparue, mes sourcils se sont froncés, et sans que je m’en rende compte, ma tête s'est relevée. Haynes se mettait à l'aise à la table juste à côté de moi.

Quelques autres tables que celle à côté de la mienne étaient encore libres. C'est bien ma chance. Il fallait qu’il prenne celle-là! Oh, mon Dieu...

Je savais que j'exagérais, mais ce type venait de me surprendre en train de le mater. C'était embarrassant. Si j'avais ressemblé à Addison, je n'aurais pas autant paniqué.

Mais c'était moi, une grosse fille, et on n'avait pas le droit de courir après les beaux garçons comme lui.

«Comme je le disais», a commencé M. Crones, «c'est notre premier jour, alors je vous donne à tous un devoir à rendre avant la fin du semestre. Ça vous va?» Il a fait un doux sourire.

Un autre gémissement collectif a été la réponse à sa question.

«Très bien.» Il voulait que nous écrivions une thèse, ou un essai de cinq mille mots sur l'une des œuvres de Shakespeare.

Nous devions faire une analyse approfondie de son œuvre, et aussi présenter comment elle était affectée par la politique et la culture de la période élisabéthaine.

Honnêtement, j'étais excitée par ce devoir. J'aimais la littérature, c'était amusant.

«Hey !» Une main s'est abattue sur ma table, me faisant presque sursauter. Mr. Haynes avait posé sa main sur ma table.

Mes yeux se sont d'abord tournés vers le professeur Crones, qui était occupé à écrire au tableau, puis vers le garçon à côté de moi.

Des mèches de ses cheveux châtain foncé tombaient sur son front, et d'une certaine manière, cela le rendait dangereusement beau. Je pouvais distinguer un regard à la fois calculateur et moqueur dans ses yeux noirs.

Ses lèvres roses remuaient, il essayait de cacher un sourire. Même si ce garçon semblait être l'incarnation d'Adonis en personne, le regard qu'il me lançait était synonyme de problèmes.

Uh...

«Oui ?» Je détestais le ton plaintif de ma voix. Mon visage était déjà brûlant. Arrête d'être si faible tout de suite !

J'ai vu ses yeux balayer mon corps de la tête aux pieds. Je ne savais pas si mon esprit me jouait des tours, mais son regard me rappelait tous ceux que j'avais reçus durant mon adolescence.

Je pouvais déjà le sentir me juger : grosse et paresseuse.

«Alors», a-t-il dit, me sortant de ma torpeur.

«Hein ?»

Ses lèvres se sont relevées dans un sourire suffisant. Mon visage a rougi encore plus.

«Je t'ai demandé si tu pouvais me prêter un stylo. J'ai oublié le mien.»

Oh.

J'ai voulu prendre un stylo dans mon sac à dos, mais mon regard est tombé sur la poche de son jean. Deux stylos en dépassaient.

Qu'est-ce qu'il mijotait ?!

«Non.» Ma voix est sortie plus dure que je ne le voulais. J'essayais de ne pas paraître faible, mais j'ai fini par parler comme une snob. Beau travail.

J'ai tourné la tête vers M. Crones, qui était toujours en train d'écrire. Pour être honnête, je ne voulais pas être près de ce Haynes, ni avoir une raison de le fréquenter. Je ne voulais pas lui donner mon stylo.

Son visage, son corps, son attitude, et même la façon dont il était assis sur sa chaise comme un roi, me rappelaient tous ces gamins qui pensaient avoir tous les droits, qui croyaient posséder le monde, et ridiculisaient les gens comme moi à la moindre occasion.

J'avais peut-être trop réfléchi, mais il valait mieux prévenir que guérir.

J’ai entendu un rire moqueur à côté de moi, et sans même regarder, je savais qu'il me fixait.

«Avec toute cette graisse qui remue dans ton corps, tu as raison de te la jouer.» Ses mots ont écrasé le peu de confiance que j'avais accumulée.

J'avais vraiment envie de répliquer, mais comme toujours, ma langue s'est figée, et à la place, j'ai jeté un coup d'œil. Il écrivait sur son cahier avec un stylo que personne ne lui avait donné.

Je me suis retournée, le poing serré.

Connard !

Il valait mieux rester loin de lui, parce qu'au final, peu importe à quel point je le voulais, je ne pouvais pas me battre contre des connards comme lui.

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