Tu m'as Quittée

Coral

À Los Angeles, sur une immense pelouse, se trouvaient une vingtaine de sycomores. Derrière ce jardin, se dressait une immense demeure nommée Giovanni, du nom de ses habitants.

La demeure Giovanni était gardée par de nombreux gardes de sécurité, armés de Taser en cas d'intrusion. Ces gardes portaient également des pistolets à la ceinture en cas d’agression plus sérieuse.

Il y avait également un garage qui pouvait facilement passer pour une maison. Il contenait une centaine de voitures de marques et de constructions différentes.

La demeure aux allures de palais appartenait à Nikolaï Giovanni, le chef d'une entreprise qui valait plusieurs millions de dollars, la Giovanni Co.

Il tenait ce magnifique manoir avec une belle jeune femme de vingt-trois ans, Coral Giovanni. Si elle était femme au foyer, elle apparaissait pourtant souvent dans divers magazines et journaux.

Ce matin-là, ils venaient de prendre un bon petit-déjeuner avec l'un des meilleurs chefs du monde, qui venait une fois par semaine pour 10 000 $ par visite.

Après le petit-déjeuner, Coral et Nikolaï Giovanni retournèrent dans leur chambre. C'était un beau lundi matin, mais Coral refusait de laisser Nikolaï partir travailler.

« Ma chérie, j'ai une réunion aujourd'hui. Tu veux bien me laisser partir ? » dit-il.

Coral fit la moue et se laissa tomber sur l'immense lit recouvert de draps blancs. Son esprit retourna à la nuit d'amour précédente qu'elle avait partagée avec Nikolaï. Mon Dieu, il savait y faire.

« Ma chérie. »

Il avait été si doux et sensuel, et pourtant si érotique qu'elle avait fini par le supplier. Elle se mordit les lèvres et soupira doucement, son imagination s’emballant.

« Ma chérie » appela de nouveau Nikolaï, mais elle était encore en pleine rêverie. Il sut instantanément à quoi elle pensait lorsqu'il la vit qui se mordait les lèvres.

Nikolaï leva les yeux au ciel et sourit. Cela l’amusait, même si elle ne répondait toujours pas. Il enfila son costume Giorgio Armani puis alla chercher ses chaussures dans le placard avant de s'asseoir sur le lit.

« Ma chérie » appela-t-il encore en enfilant ses chaussettes.

« Coral ! » cria-t-il, la ramenant sur terre. « A quoi tu pensais ? » lui demanda-t-il avec amusement. Il le savait, mais il voulait qu’elle le dise.

« Oh, à rien » répondit-elle en rougissant un peu et en détournant le regard.

« Mon amour, je sais que la nuit dernière était incroyable, mais tu n'as pas besoin de continuer à y penser autant. Je suis tout à toi, et pour toujours, d'accord ? »

Il caressa sa joue et plongea dans ses yeux marron clair, ces yeux qui l’avaient fait craquer. Elle le fixa un moment du regard alors qu’il mettait ses chaussures.

« Eh bien, pourquoi tu me regardes comme ça ? » demanda-t-il en se redressant.

« J’ai envie de travailler. »

Il fronça les sourcils, confus. Elle lui avait posé cette question un milliard de fois et sa réponse avait toujours été la même.

« Non » répondit immédiatement Nikolaï, détournant les yeux pour ne pas voir le sentiment de trahison dans le regard de la jeune femme.

« Non ? » Elle semblait surprise.

« Non » répéta-t-il simplement.

« Mais pourquoi ? »

« Parce que c’est dangereux, tu le sais ma chérie. Pourquoi faut-il toujours que tu me causes tant de soucis ? »

« Je ne cherche pas à te causer de soucis Nikolaï. C'est juste un travail à temps partiel. Toutes mes amies le font, pourquoi pas moi ? Je veux dire, j'ai un diplôme de droit. »

« Tu te souviens de quelle vie de misère je t’ai sortie ? Tes amies sont issues de cette vie, c'est pour ça qu'elles sont pauvres et qu’elles doivent se battre pour s'en sortir tous les jours.

Alors que toi ma chérie, je te donne tout et je ne te demande qu’une seule chose: renoncer à travailler. Allez, maintenant. Je suis en retard et on ne peut pas avoir cette conversation maintenant. »

« Très bien ! Pourquoi es-tu si désagréable quand on aborde ce sujet ? » Elle lui jeta un regard furieux.

« Je suis désolé, je n'aurais pas dû dire ça. »

« Nikolaï, va te faire foutre. »

« Quoi ? »

« Va te faire foutre. »

Nikolaï eut un petit rire et se tourna vers elle et ses yeux ardents de colère. Il déposa un doux baiser sur ses lèvres puis se leva. « Je pars au travail. »

« Et un bébé ? » demanda-t-elle alors qu'il prenait son téléphone qui était en charge.

Il se figea et la regarda, l’air choqué. « D'où viennent toutes ces questions ?! »

« Nikolaï, je m'ennuie à mourir à la maison. Je ne peux pas passer mes journées assise ici à ne rien faire, à part penser au sexe, jusqu'à ce que tu rentres et qu’on remette ça pour que je puisse fantasmer encore. Y a quoi de normal là-dedans ? »

« Coral, je te l'ai déjà dit plusieurs fois, je ne suis pas prêt pour avoir un enfant. Si tu ne le comprends pas en anglais, je vais te le dire en espagnol: Coral, no estoy listo para un bebe. On aura du temps pour ça, plus tard. On est encore jeunes. »

La brutalité de sa réponse lui fit monter les larmes aux yeux.

« Mince, comment je peux être sûr que tu n’as pas la pilule pour me faire un bébé dans le dos ? »

« Excuse-moi » dit-elle, la voix tremblant un peu.

« Apporte-moi ta plaquette de pilules. »

« Quoi ? »

« Ne m'oblige pas à me répéter. »

Coral alla dans la salle de bains et prit la plaquette de médicaments. Elle revint dans la pièce, lui jeta la boîte au visage puis quitta la pièce en trombe pour aller pleurer dans la cuisine.

« Mme Giovanni » Quelqu'un lui touchait légèrement sur l'épaule et en levant les yeux, elle vit l'une des femmes de chambre qui la regardait avec inquiétude.