2 Ans Après

ELLA

Je me suis réveillée à cinq heures du matin, comme d'habitude. Puis je me suis douchée et habillée pour la journée, avant de retrouver ma mère dans la cuisine de notre petit chalet pour un petit-déjeuner rapide avant le travail.

« Café ? » m’a demandé ma mère en me voyant arriver.

« C'est vraiment une question ? » J'ai rigolé avant de prendre la tasse chaude dans mes mains et d'en boire une gorgée.

Ma mère a fait le tour de la cuisine et m'a serré les épaules. « Joyeux anniversaire, chérie. »

J'ai levé les yeux vers ma mère et j'ai souri. « Merci, maman. »

Ma mère m'a regardée avec une larme à l'œil. « J'ai du mal à croire que tu as dix-huit ans et que tu es sur le point de trouver ton compagnon. »

Elle a secoué la tête pour chasser ses larmes. « Alors ce matin, je vais faire les biscuits si tu prépares la sauce et les œufs », a-t-elle déclaré alors que nous franchissions la porte en direction de la maison principale de la meute.

« Marché conclu », ai-je répondu en bâillant.

Ma mère, Sophie, était la cuisinière en chef de la meute. Elle dirigeait la cuisine de la maison de la meute et préparait trois repas par jour, sept jours sur sept, pour tous ceux qui voulaient venir.

C'était une chef extraordinaire et l'une des omégas les plus respectées de la meute, surtout parce que personne ne voulait se mettre à dos les cuisiniers.

Moi, en revanche, j'étais en dernière année de lycée et loin d'être respectée.

« N'oublie pas, après l'école, j'ai besoin que tu m'aides à préparer le banquet de la semaine prochaine ! » m’a crié ma mère alors que je courais pour attraper le bus.

J'étais encore en retard, car le fait de devoir l’aider à nettoyer la cuisine avant l'école me faisait presque toujours rater le bus. Mais ce jour-là, je l'ai eu, à ma grande surprise.

Je me suis assise vers l'avant et j'ai poussé un soupir. Ma louve faisait les cent pas dans ma tête, attendant avec appréhension nos humiliations quotidiennes. J'ai pris une grande inspiration, essayant de nous calmer toutes les deux.

Aujourd'hui, ça va encore être chiant. Mais c’est presque terminé. Il reste deux semaines avant la remise des diplômes.

Lorsque je suis descendue du bus, je me suis dirigée vers le lycée et j'ai instantanément baissé la tête, espérant passer inaperçue dans les couloirs.

« Eh bien, si ce n'est pas la fille qui fête son anniversaire ! » s’est exclamée Mariah derrière moi.

Je me suis retournée. « Bonjour, Mariah. »

« Tu as dix-huit ans maintenant. Tu sais ce que ça veut dire », a craché l'une de ses sbires.

« Oh, est-ce que la petite mademoiselle oméga pense qu'elle va trouver un compagnon ? » s’est moquée Mariah. Elle était la fille du bêta de la meute et la reine autoproclamée de la meute.

J'ai fait un sourire qui n'était pas du tout sincère, et la sonnerie a retenti. « Ce fut un plaisir comme toujours, mesdemoiselles. Merci pour les vœux d'anniversaire. »

Je me suis retournée et j'ai marché jusqu'à mon casier. J'ai pris mes livres et je me suis rendue à mon premier cours, qui s'est heureusement terminé sans incident. Je suis arrivée jusqu'au déjeuner sans être importunée.

Joyeux anniversaire à moi ! J'ai rigolé à cette idée.

« Bouge de là. »

J’ai fermé les yeux et soupiré avant de me retourner, baissant la tête en signe de soumission. « Mariah... » ai-je marmonné en m'écartant de son chemin, et elle m'a dépassée avec un bras enroulé autour de Zane, le futur alpha de la meute.

Soudain, j'ai senti une odeur absolument époustouflante. Comme un mélange de cannelle et de pin. L'odeur était si enivrante qu'elle m'a mis l'eau à la bouche, et je sentais ma louve faire les cent pas, tout excitée.

Je me suis secouée pour reprendre mes esprits, j'ai haussé les épaules et je me suis dirigée vers la sortie de la cafétéria, pour m'asseoir sur un banc à l'extérieur, là où j'avais le plus de chances qu’on me laisse tranquille.

« Toi. »

J'ai levé les yeux pour voir Zane qui se tenait au-dessus de moi. « Alpha Zane, je... »

Nos regards se sont croisés, et j'ai senti tout mon corps s'électriser.

COMPAGNON ! a hurlé ma louve dans ma tête.

Zane a rompu le silence. « Ella, nous ne sommes pas des compagnons. »

« Alors on ne vient pas de sentir ça tous les deux ? » ai-je demandé d'un ton sarcastique.

Zane m'a regardée d'un air renfrogné, et j'ai réalisé mon erreur. J'ai de nouveau baissé la tête. « Excuse-moi, Zane. »

Il allait reprendre la parole quand nous avons été interrompus par Mariah et sa bande de complices.

« Te voilà, bébé ! » Elle m'a remarquée et a fait un bond en arrière. « Pourquoi tu parles à cette petite oméga ? »

« Laisse-nous tranquilles, Mariah. »

Elle nous a regardés de haut en bas, puis a éclaté de rire. « Attendez... vous deux ? Oh, oméga, tu vises haut, n'est-ce pas ? Zane est ~à moi~, salope. »

Mariah m'a giflée et j'ai tressailli, ma joue me piquait un peu.

« Mariah, va-t’en ! » a explosé Zane. J'ai levé les yeux vers lui, et pendant une seconde, j'ai cru lire de l'inquiétude sur son visage.

« Mais, bébé, elle est... »

Mariah s'est arrêtée de parler quand Zane a tourné son regard vers elle. Elle est partie en marchant d’un pas lourd, nous laissant seuls tous les deux.

« Si tu veux me rejeter, alors fais-le », ai-je lancé avec défi avant de regarder à nouveau vers le bas.

Mais il ne s’est rien passé. J'ai levé les yeux et Zane n'était plus là.

« Super... », ai-je dit pour moi-même en marmonnant. « C'est exactement ce dont j'avais besoin aujourd'hui. » De toutes les personnes avec lesquelles je pouvais m'accoupler, il fallait que ce soit Zane Davis. Ce n'était pas un mec horrible, mais il n'était pas non plus extraordinaire.

Lorsque la sonnerie a retenti, je me suis dirigée vers mon prochain cours de la journée, avant d'être poussée par derrière.

« On n’a pas terminé », a dit Mariah d’une voix basse et froide.

« Mariah », ai-je commencé en me relevant du sol. « Il va me rejeter, alors arrête. »

« Bien sûr qu’il va le faire, pourquoi un alpha voudrait de toi ? » a-t-elle dit sèchement. « Tu n'es rien ! »

« Exactement. Personne ne veut de moi. » Je me suis retournée pour m'éloigner, essayant de toutes mes forces de lutter contre les larmes qui menaçaient de couler. Je ne voulais pas admettre que j'étais blessée par le fait que mon compagnon ne semblait pas vouloir de moi.

Quand je suis rentrée chez moi, j’ai eu la surprise d’un gâteau et d’un petit cadeau. Même si nous étions au bas de l'échelle, ma mère était toujours joyeuse et gentille.

« Je t'aime, ma chérie. » Ma mère m'a serrée dans ses bras pendant qu'elle faisait le ménage, avant que nous nous rendions à la maison de la meute pour préparer le dîner pour tout le monde.

Nous avons travaillé ensemble dans la cuisine, préparant mon repas préféré pour le dîner de la meute comme une petite célébration entre nous. Nous étions en train de rire et de nous amuser quand Zane est entré. Nos regards se sont croisés et il s'est dirigé vers moi. « J'ai besoin d'une minute avec Ella. »

Ma mère a acquiescé et il m'a conduit dans l'un des bureaux.