Le Chant du Chaos  - Couverture du livre

Le Chant du Chaos

Lotus O’Hara

0
Views
2.3k
Chapter
15
Age Rating
18+

Summary

Kahli s'est battue pour obtenir son poste de chef de guerre, mais elle est trahit. Elle est capturée par les Atlahans, les ennemis des humains. Zuco n'arrive pas à croire qu'elle a épargné sa vie. Maintenant, il veut connaître ses secrets et ses plans. Elle est peut-être la clé pour vaincre leurs ennemis, les Pryans. Mais les armes fonctionneront-elles ? Et Zuco peut-il se concentrer sur la tâche à accomplir sans se laisser distraire par Kahli ?

Afficher plus

16 Chapters

Digne

A Song of Chaos, un spin-off de Their Little Human.

KAHLI

Le soleil lui brûlait les épaules, mais elle restait concentrée sur son adversaire. Avancer était la seule chose qui comptait, elle ne pouvait pas accorder de l’importance à la douleur qui irradiait ses poumons ou son corps.

Josh était le dernier obstacle qui l'empêchait de revendiquer le titre de chef de guerre. Les acclamations de la foule étaient assourdissantes. Du sang commençait à couler sur son visage et lui brouillait la vue alors qu'elle s'élançait, son poing levé vers lui.

Toujours aussi rapide, il l'esquiva et contre-attaqua. Elle se retrouva alors à genoux, à bout de souffle. Elle vit une ombre bouger sur le sable et ce fut tout ce dont elle avait besoin pour esquiver.

Son pied s'écrasa à côté de sa tête. Josh devait penser qu’elle était vaincue, c’était une grave erreur.

Kahli frappa sa jambe arrière avec son pied, le forçant à se baisser. Il poussa un cri quand elle lui donna le coup de grâce en atteignant sa tête.

« Kahli, vainqueur », cria un homme.

Kahli sourit en jetant un coup d'œil autour d’elle. Elle chercha l’endroit où son père était assis quelques minutes plus tôt. Son sourire disparut lentement quand elle aperçut le siège vide. Il n'y avait plus que Lewis, le conseiller de son père.

Il lui fit un léger signe de tête et s’en alla à son tour. Lorsqu'elle quitta l'arène, un groupe de personnes l'entoura pour la féliciter. Il lui fallut au moins une demi-heure pour rejoindre la rue calme et rentrer chez elle.

Sa maison trônait sur la plus haute colline de la ville, veillant toujours et protégeant les derniers membres de l'humanité. Arrivée chez elle, Kahli essuya le sang sur son visage et ajusta ses vêtements avant de frapper à la porte du bureau de son père.

Son estomac se serra lorsqu'elle reçut l'ordre d'entrer. Il était là, derrière son bureau, en train de griffonner, et ne prit même pas la peine de lever la tête.

Elle fit le tour de son bureau, regardant les étagères remplies de livres et de bibelots qu'il avait accumulé au fil des ans.

Ses yeux se posèrent sur le cadre qui trônait entre deux bâtons d’encens. Elle fixa les cheveux sombres, les yeux en amande et le sourire qui illuminait ses jours les plus sombres. Elle tendit ensuite la main vers le cadre.

« Ne le touche pas », dit une voix.

La main de Kahli se figea en l'air, et elle avala la boule amère qui renfermait sa douleur, avec difficulté.

« Tu as l'intention de me parler aujourd'hui ? » demanda-t-elle.

« Tu ne devrais pas être en train de jouer au petit soldat ? J'ai du travail. »

« Nous avons du travail à faire. Je suis le chef de guerre désormais », dit-elle.

Le stylo s'arrêta. Il n’y avait plus que le bruit du vent qui sifflait à l'extérieur de la fenêtre. Ses yeux étaient fixés sur le papier, mais sa colère était palpable.

« Je te l'ai dit. Tu vas épouser le fils de Stanis. Son influence est essentielle pour obtenir l'adhésion des Deathers. »

« Il n'a aucune influence sur moi, et je n'épouserai pas non plus son porc de fils. Nous devons nous battre et nous opposer à ces... »

« Ton titre de chef de guerre est révoqué sur le champ et reviendra à Josh », dit-il soudain en se remettant au travail.

Elle n’en croyait pas ses yeux. « Tu ne peux pas faire ça ! Je l'ai mérité. »

« Je suis responsable de chaque vie ici. Toi, en tant que chef de guerre, tu nous feras tous tuer. »

« Tu pourrais au moins me regarder quand tu décides de m'arracher mon rêve », dit-elle en posant ses mains sur son bureau.

Le stylo devint plus bruyant tandis qu’il recommençait à gratter la feuille. Kahli fit un grand geste et tout ce qui se trouvait sur le bureau atterrit sur sol. Il soupira et continua à travailler.

« Dix ans », chuchota-t-elle. « Dix ans que tu ne m'as pas regardé, ni souri. »

« Comment pourrais-je le faire alors que tu me rappelles tant de malheurs ? Si tu veux commencer à réparer ce que tu as brisé, alors épouse le fils de Stanis. Maintenant, sors de mon bureau. »

Kahli serra les poings. Elle fit claquer la porte derrière elle et elle alla dans sa chambre. L'équipe de nuit commençait bientôt son tour de garde, et elle devait se préparer. Les Altahans s’étaient rapprochés.

Au cours de l'année écoulée, une à une, d'autres villes étaient tombées, mais elles ne tomberaient pas toutes. Elle s'en assurerait, même si elle devait commettre une trahison.

Les rues étaient encore animées alors qu'elle passait à travers la foule. Des pas rapides s'approchèrent d'elle par-derrière. Elle se retourna et sentit des bras l’enlacer.

« Ne me fais pas peur comme ça. » Elle rit.

« Félicitations, chef de guerre », dit Samantha.

Samantha sentait toujours le pain fraîchement cuit et avait toujours une miche ou deux sur elle. Cela lui attirait des ennuis la plupart du temps pendant son service, mais c'était la meilleure tireuse d'élite à l'intérieur de ces murs. Kahli regarda autour d'elle et fronça les sourcils.

« Où est Alexi ? »

« Il est déjà à la porte. Il avait un rendez-vous galant hier soir, et la fille habite là-bas », dit-elle en remuant les sourcils.

Bien sûr. Il venait d'obtenir une nouvelle promotion, et Alexi était un spécimen particulièrement recherché par les femmes. Elles marchèrent jusqu'à la porte et rejoignirent le groupe qui se préparait.

Alexi était à l'écart, en train d'embrasser une fille aux cheveux châtain clair. Kahli baissa alors les yeux quand elle la reconnut. C'était la fille de Stanis, Jasmine. Alexi s'approcha avec un grand sourire.

« Ne pense pas être plus forte que moi désormais. Je peux encore te battre », dit-il en prenant Kahli dans ses bras.

« Stanis et Jamie mettront tes couilles dans un bocal s'ils l'apprennent », dit Kahli.

« Ils vont te pendre pour que les Altahans te trouvent », renchérit Samantha.

« Ce sera difficile après notre mariage de ce soir », murmura-t-il.

Kahli sourit. « Le ciel va nous tomber sur la tête. Je n'aurais jamais pensé voir ça un jour. Tu as apporté ce que j'ai demandé ? »

Il s’agissait d’un paquet spécial qu'elle avait commandé au forgeron. Il était devenu un Deather l'année dernière après la mort de son fils lors d'un raid.

« Oui, c'est pourquoi tout ça ? » demanda-t-il.

« Une surprise pour nos invités. » Elle sourit.

Kahli s’avança vers la foule et regarda tous les visages devant elle. Ils étaient sous sa responsabilité à présent, et elle les protégerait au péril de sa vie.

« Comme vous le savez tous, c'est aujourd'hui mon premier jour en tant que chef de guerre. Je suis honorée d'être votre chef. Mes opinions sur la voie à suivre ne sont pas un secret, et nous serons unis dans et au-delà de ces murs… »

« Deathers et ~Survivants, ~tous ensemble avec un seul objectif : protéger nos familles et notre mode de vie. Faites-moi entendre notre cri de guerre. Faites en sorte qu'il soit si fort que les Altahans réfléchissent à deux fois avant de sortir ce soir. »

Le petit groupe de patrouilleurs applaudit si fort qu’elle fut prise d’un vertige.

***

Jusqu'à présent, leur nuit était calme alors qu'ils faisaient leur ronde. Kahli divisa le groupe en trois équipes pour couvrir plus de terrain. Elle avait quelque chose à essayer.

Les Altahans étaient intelligents, forts et rapides, mais leur arrogance causerait leur perte. Néanmoins, la peau d'un Altahan était aussi résistante que le métal. Ils avaient déjà gaspillé beaucoup de munitions en tentant de les tuer.

Avec leurs réserves qui s'épuisaient et l'ennemi qui prenait le contrôle de la source, ce n'était qu'une question de temps. C'était la principale raison pour laquelle les Survivants voulaient se rendre, pourquoi son père voulait se rendre.

Pour lutter contre cela, elle avait un plan et le paquet spécial du forgeron.

Si son plan fonctionnait, cela pourrait changer le cours de la guerre et leur état esprit. Ils pourraient avoir un moyen de pression pour négocier leur liberté. Kahli resta donc un moment dans l'ombre, en attendant.

Ce chemin était toujours emprunté par des Altahans qui faisaient du repérage, un lieu parfait pour un petit test. Elle n'eut pas à attendre longtemps avant que le crissement des feuilles et des brindilles n'envahisse l'air.

Kahli se mit à plat ventre, et l’homme à l'arrière du groupe se tourna dans sa direction. Elle serra la télécommande.

Le clair de lune éclairait leur peau d'une belle lueur, presque comme des étoiles perdues qui se reflétaient sur l’immensité d’un lac. Sans leur cruauté et leurs yeux de lézard, ils ne seraient pas si mauvais.

À mesure que le groupe se rapprochait, elle s'aperçut qu'il ne s'agissait que de fantassins, de nouvelles recrues.

Les vétérans portaient des tresses. Ils ne coupaient leurs cheveux uniquement lorsqu'ils perdaient une bataille. Ils voulaient probablement rendre leur famille et leur pays fiers d'eux. Cela lui faisait mal au cœur.

Le colosse se dirigea brusquement et à toute vitesse vers le petit groupe lorsqu'elle appuya sur le bouton.

Un éclair et une forte détonation emplirent l'air, suivis du sifflement des éclats de titane. Le groupe n'eut pas le temps de crier ou de bouger, que déjà le bruit assourdissant de la chair qui se déchire remplissait ses oreilles.

Les corps commençaient déjà à tomber sur le sol.

ZUCO

La dernière ville humaine se trouvait forcément quelque part dans ces bois. Ils avaient réussi à échapper à leur armée pendant un an, et il les avait laissés faire, préférant trouver d'abord des cibles plus faciles. La plupart des humains avaient accepté le marché : une vie de servitude plutôt que la mort.

Il trouvait ça honteux. Ils n'avaient pas de fierté, enfin, la majorité d'entre eux n'en avait pas, et les rares qui en avaient, il les rencontrait au combat et leur offrait une mort de guerrier, le plus grand des honneurs.

Ses nouvelles recrues avaient hâte d’utiliser leurs griffes et de gagner leurs galons. Cependant, elles continuaient à avancer trop loin, rompant la formation. Il les réprimanderait plus tard.

Du coin de l'œil, une ombre se déplaça dans les buissons.

« Ralentissez devant », dit Zuco.

Les recrues la virent aussi et chargèrent au lieu de l’écouter. Jurant tout bas, il se mit à courir vers eux. Puis ce fut comme si le temps ralentissait alors qu'un éclair l'aveuglait. Bientôt, quelque chose le frappa au côté et à l'estomac.

Avant qu'il ne puisse se reprendre, une forte détonation emplit l'air.

Quelque chose le frappa une nouvelle fois. La force l'envoya voler dans un arbre, cette fois. Sa tête résonnait et tout devint flou. Son côté et son épaule étaient humides et chauds.

Quand il put faire le point sur la situation, il s'aperçut qu'il était coincé dans un arbre. Zuco jeta un coup d'œil vers les recrues, et même de là, il pouvait voir qu'elles étaient toutes mortes.

Au fond de lui, il se sentait mal. Il ne voulait pas avoir honte et être capturé par ces faibles. Son second achèverait leur mission, il le savait. Il fouilla dans son sac et en sortit un couteau.

Au moment où il allait le plonger dans sa gorge, un coup de feu retentit et lui fit lâcher le couteau.

Une silhouette vêtue de noir sortit de l'ombre. Essayaient-ils de le capturer ? Savaient-ils qu'il prendrait ce chemin ? Ils devaient le savoir, surtout avec cette nouvelle arme.

« Finissez-en avec moi. Je n'ai rien à vous dire », dit-il.

Son anglais n'était pas excellent, mais il le maîtrisait. C'est exactement pour cela qu'il était en mission. Le reste des traducteurs supervisait les nouveaux camps de travail.

S'il parvenait à trouver la ville, il devait leur proposer un marché ou alors, il les préviendrait de leur fin imminente.

« Tu as essayé de les sauver », dit une petite voix.

On aurait dit une femme. Elle était petite et menue, elle ne faisait pas le poids contre lui ou même contre le soldat le plus faible de leur armée. Il n'est pas étonnant qu'elle ait eu recours à cette tactique. C'était astucieux, et il détestait l'admettre.

« Nous ne sommes pas aussi lâches que vous », ricana-t-il. « Les hommes abandonnent leur famille. Les femmes étouffent leurs enfants. Tout ça pour avoir une chance de sauver leur peau. »

« On dirait que tu as beaucoup de choses à dire finalement », dit-elle en se rapprochant. « La survie est grise et remplie de regrets. »

Elle tendit la main et tira sur le morceau de métal planté dans sa jambe. Zuco retint un gémissement. Allait-elle le torturer ici ? L'idée s'évapora lorsqu'elle l’enleva et le jeta au sol.

Il fronça les sourcils. « C'est la première fois que tu tortures un homme, femme ? Tu es nulle pour ça. »

« Je te libère. Alors, essaie de ne pas me tuer cette fois », grogna-t-elle.

Elle s’approcha et s'acharna jusqu'à ce que son épaule soit libérée. S'il n'avait pas été affaibli par la perte de sang, il l’aurait attrapée à la gorge, mais il ne pouvait pas savoir combien de bombes elle avait encore posées.

Il valait mieux vivre aujourd'hui, puis revenir un autre jour et les écraser tous. Pourtant, quelque chose le dérangeait encore.

Qui aiderait son ennemi en temps de guerre ? Il l'aurait éviscérée ou torturée pour obtenir des informations sur la ville, mais elle avait massacré ses hommes et pourtant elle le laissait partir ?

Était-ce une tactique d'intimidation ? Ça ne marcherait pas. Ses yeux étaient froids et sans vie tandis qu'il la fixait.

« Tu ignores qui je suis, n'est-ce pas ? »

« Un putain d'idiot, mais digne de vivre. »

Avant qu'elle ne puisse s'en empêcher, elle rit. C'était un rire amer, plein de rage, mais en même temps, ce rire le touchait. Comment une personne comme elle pouvait-elle être aussi fière ? Si forte ?

Évidemment, il n'allait pas lui briser la nuque. Lorsqu'il la regarda dans les yeux, il obtint la réponse qu'il cherchait. Ils étaient comme les siens avant sa mort. Son Anki.

Chapitre suivant
Noté 4.4 de 5 sur l'App Store
82.5K Ratings
Galatea logo

Lecture illimitée, expériences immersives.

Facebook de GalateaInstagram de GalateaTikTok de Galatea