La Femme Fatale de l’Alpha

SLOAN

Sloan se glissa dans veste et ajusta son col et ses manches, tout en parcourant mentalement son emploi du temps de la journée.

Sexe du matin : fait.

Il jeta un coup d'œil à la blonde satisfaite enfouie dans ses draps, à travers le reflet du miroir.

Livraison de meubles pour le salon et mon bureau : en cours.

Il avait prévu de les vérifier avant de partir pour ses réunions avec les meutes et les clans environnants de la région.

Cela faisait huit mois qu’il était l'alpha de la meute, depuis que son père, Théo, avait pris sa retraite à l'âge de soixante ans. Il était désormais responsable de la gestion de la meute multi-espèces la plus grande et la plus riche de la région de Seattle.

Cependant, depuis quelque temps, une bande de voyous sans meute s'était formée et terrorisait aussi bien les métamorphes que les humains.

Ils avaient laissé une série de corps mutilés et assassinés le long de la côte qui traversait différents territoires de meutes et de clans.

Il se regarda une fois de plus dans le miroir. Ses muscles ressortaient sous sa chemise blanche impeccable qui contrastait avec son teint mat. Son pantalon était lui aussi parfaitement ajusté à son physique musclé.

Il a attaché ses cheveux noirs ondulés en chignon avant d’arranger sa barbe bien taillée avec ses mains.

« Il semble que j’ai perdu la main si tu es déjà debout et habillé », a ronronné la blonde en enroulant ses bras autour de sa taille et en l'embrassant entre les omoplates.

« Crois-moi, Elizabeth... je suis tout à fait capable de me remettre au lit avec toi, mais j'ai des obligations », répondit Sloan en guise d’excuse.

Ses douces caresses, qui l'auraient excité il y a à peine une heure, le répugnaient soudainement. Même son esprit de loup grogna de façon inattendue à son contact.

« Et si je te donnais quelque chose pour te souvenir de moi jusqu'à ce soir ? » dit-elle en s'avançant vers lui, montrant son corps nu.

Il dut contrôler son expression faciale pour ne pas montrer son dégoût.

« Désolé, mais le sexe de ce matin était plus que suffisant », dit Sloan. Il devait s’éloigner d’elle, car il luttait pour contrôler la répulsion de son corps face à ses avances.

Qu'est-ce qui se passe ? Elizabeth est ma copine depuis un an et demi et je ne me suis jamais senti comme ça, pensa-t-il en retirant doucement ses mains de son corps.

« Sloan ! » cria son frère Tristan en faisant irruption dans la chambre. « Gallagher est là. Papa supervise la livraison et l'installation. Notre première réunion de clan a lieu au nord de la ville dans trente minutes... » Tristan lisait le programme sur sa tablette. Il a levé les yeux et a vu Elizabeth qui essayait de cacher son corps nu derrière Sloan.

« Oh, salut, Liz... » Il a haussé les épaules, a ramassé sa robe qui traînait et l’a jetée vers elle. Sloan grogna discrètement lorsque la robe la frappa au visage. Il était un peu gêné par sa présence. Elle avait déjà été dans son lit de nombreuses fois, mais quelque chose n'allait pas aujourd'hui.

« Bref, le clan des panthères a été attaqué la nuit dernière, trois morts, ainsi qu'un humain solitaire qui faisait son jogging. Le Conseil des Anciens s'inquiète, alors ils ont repoussé la réunion à 11 heures ce matin. »

« Merde ! » s’est exclamé Sloan. « La journée va être longue... Je vais d'abord aller voir Gallagher et ensuite on pourra y aller. Hum, Elizabeth, je ne suis pas sûr qu’on pourra se voir plus tard. »

« Ou même jamais », murmura Sloan en sortant de la pièce.

« Qu'est-ce que c'était que ça ? » a dit Tristan en riant alors qu’il courait pour rattraper Sloan. Âgé de vingt-huit ans, Tristan n'avait qu'un an de moins que Sloan et était son opposé.

Tristan mesurait près d'une tête de moins que Sloan. Ses cheveux courts châtain clair étaient coiffés sous une épaisse couche de gel.

Malgré sa petite taille, Tristan était étonnamment fort lorsqu'il s'entraînait avec Sloan et son autre bêta, Declan.

« Je ne sais pas moi-même... il est peut-être temps pour moi de changer de bouillotte. »

« C'est pas trop tôt, putain ! » s’est réjoui Tristan.

Sloan leva les yeux au ciel devant la réaction de son frère alors que l'odeur du bois fraîchement sculpté emplissait le foyer.

Des membres de la meute aidaient à déplacer les meubles, tandis que leur père se tenait près de la porte d'entrée ouverte, dirigeant les gens autour de lui.

« Papa. »

« Mon fils, je dois dire que tes goûts se sont nettement améliorés », a plaisanté Théo en désignant la bibliothèque, « et Gallagher était un choix judicieux ».

« C’est Maman qui les a suggérés... et merci d'avoir pris en charge cette tâche », a dit Sloan alors qu'ils regardaient les différentes pièces en train d'être assemblées.

La nouvelle bibliothèque, déjà montée du sol jusqu’au plafond, était en train d'être approvisionnée par une femme, tandis qu'un bureau en chêne massif était réaménagé pour permettre de s'asseoir près des baies vitrées qui donnaient sur l'arrière-cour, offrant ainsi une vue sur la falaise et sur la mer.

« Nous avons perdu trois panthères la nuit dernière », a déclaré Sloan en se tournant vers son père.

Plus Sloan grandissait, plus il ressemblait à son père. Tous deux avaient la même taille, le même teint et les mêmes manières, même si son père était devenu plus insouciant depuis qu'il avait pris sa retraite.

« Merde... ce n'est pas comme ça que j'avais imaginé ta première année en tant qu'alpha, fiston ».

« Moi non plus », dit Sloan, tandis qu'ils retournaient vers le hall.

Sloan sentit la présence d'Elizabeth qui descendait lentement de l'escalier du deuxième étage, mais il choisit de l'ignorer. Elle essayait d'attirer son attention, mais en vain. Elle poussa un soupir de frustration et sortit en trombe de la maison. Le père de Sloan jeta un coup d'œil à son fils et sourit.

« On se voit à la réunion du conseil dans quelques heures, Papa. Tristan, Declan et moi allons sur le territoire des panthères ».

Sloan sentait que son père mourrait d'envie de lui poser des questions, mais le bruit d'une moto qui arrivait détourna leur attention.

« Ça doit être Declan », dit Tristan dans le simple but de faire retomber la tension.

Sloan leva les yeux et fit signe à un membre de la meute de s'approcher.

« Sally, demande à quelqu'un de s'occuper de ma chambre, le lit a besoin d'être nettoyé à fond et les draps peuvent être enlevés et brûlés.

« Oui, Alpha. »

« Waouh, brûler des draps ? Liz doit vraiment avoir perdu ses talents sexuels », a ajouté Tristan pour le taquiner.

Un commentaire de ce genre l’aurait mis en colère en temps normal, mais Sloan se contenta de hausser les épaules.

Théo sourit et annonça : « Ça commence... »