Chaleur Incontrôlable - Couverture du livre

Chaleur Incontrôlable

Megan Blake

Chapitre deux

Olivia

Bang! Bang!

Ce fut le martèlement fort sur la porte qui l'arracha à son sommeil vaseux.

Elle se retourna dans son lit, ses draps blancs et soyeux se resserrant autour de sa taille, et elle atterrit sur le ventre. Olivia se passa la main sur le visage, essayant de chasser la somnolence qui s'accrochait à elle. La nuit dernière avait été difficile.

Elle avait quitté le travail sans même un avertissement - quelque chose qui aurait eu des conséquences - et elle s'était enfermée dans son appartement.

L'alpha - qui qu'il soit - l'avait tellement excitée qu'elle avait dû prendre soin d'elle.

Cela avait duré une bonne partie de la nuit. La preuve était toujours dans son lit, un vibromasseur rose. Elle gémit, le saisit avant de le jeter dans sa table de nuit ouverte.

Les coups sur la porte continuaient.

«Oui», aboya-t-elle, exaspérée.

Ses pieds se posèrent sur le parquet froid, et elle attrapa un pull trop grand qui avait été jeté sur le sol.

Elle l’enfila, le tirant jusqu'à ce qu'il dépasse ses fesses, et se dirigea vers la porte d'entrée. ~Elle ouvrit la porte, ses sourcils se froncèrent lorsque la porte révéla l'intrus.

«Will», dit-elle à voix basse.

Ses yeux bruns la scrutèrent de la tête aux pieds, un rictus se dessina sur ses lèvres. «Il y a quelqu'un d'autre ici ou c'est pour moi?» demanda-t-il en faisant un geste vers sa tenue.

«Très drôle», dit-elle en s'écartant du chemin. «Je me demande si Jess va trouver ça drôle aussi.»

«Tu sais que je plaisante», dit-il en fermant la porte derrière lui. «Non, mais sérieusement. Quelqu'un dans ton lit?»

«Je reste loin des gens pendant cette période. Tu le sais bien.» D'accord, elle avait failli ne pas le savoir hier soir, mais ce n'était pas sa faute. Comment était-elle censée savoir qu'il y aurait un alpha aux urgences, prêt à bondir sur elle?

Elle ne pouvait pas être blâmée pour ça, pas vrai?

«Il fut un temps où tu ne le savais pas.» Il y eut une lueur dans les yeux de Will, ce fut bref mais difficile à manquer, surtout que son regard s'attardait sur elle.

Will avait été son premier.

C'était un bêta, chassé de sa meute à la mort de ses parents. Sa mère était née humaine, son père était un loup-garou de naissance. Il était parti vivre avec ses grands-parents maternels après leur décès.

Il était un peu comme elle, un loup pas à sa place. Le peu qu'elle savait de sa nouvelle vie, elle l'avait appris de lui.

Il avait oublié beaucoup de choses, car il était si jeune quand il avait emménagé avec ses grands-parents.

Mais il avait beaucoup plus d'instincts qu'elle. Il avait toujours été un loup-garou, contrairement à elle. A vingt-cinq ans, Will avait quelques années de plus qu'elle, et il avait connu ses premières chaleurs bien avant elle.

Mais il était là quand les siennes étaient arrivées. Et il lui avait pris sa virginité. Elle avait toujours eu un petit faible pour lui. Olivia pouvait être honnête avec Will, elle pouvait être qui elle était sans réserve.

C'était lui qui l'avait trouvée la première fois qu'elle s'était transformée. Il l'avait emmenée chez lui et l'avait aidée à se transformer.

C'était comme ça qu'ils s’étaient rencontrés. S'il n'avait pas été là, elle aurait pu blesser quelqu'un ou mourir.

Il lui avait sauvé la vie, et elle lui en serait toujours reconnaissante. Il l'avait guidée du mieux qu'il avait pu dans son apprentissage, la traitant parfois comme un petit animal.

Elle n'avait jamais regretté ce qui s'était passé.

Ni la première fois, ni les autres fois qui avaient suivi. Ça n'avait jamais complètement calmé l'envie, mais ça l'avait atténuée.

Après la première fois qu'ils avaient couché ensemble, elle s'attendait presque à ce que quelque chose en sorte, mais ça n'avait jamais été le cas. Il s’était de nouveau glissé dans son rôle d'ami, comme s'il ne l'avait pas pilonnée la nuit précédente.

Les premiers jours, elle s'était sentie mal à l'aise, mais il l'avait compris, et lui avait expliqué que les loups ne se comportaient pas toujours comme d'habitude pendant les chaleurs.

Ils étaient en pilote automatique, certains laissant leurs instincts prendre le dessus plus que d'autres.

Il était de ce type. Il n'avait pas le meilleur contrôle de soi car personne ne le lui avait appris.

Elle avait plus de contrôle parce qu'elle avait un côté humain plus fort.

Peut-être que c'était ce qui lui avait permis de garder son pantalon hier...

«C'était avant», se décida-t-elle à répondre. Depuis que Jess était entrée dans sa vie, ils n'avaient pas été ensemble physiquement.

Il y avait eu quelques fois où les pulsions les avaient rapprochés d'une erreur, mais ils n'avaient jamais franchi la ligne. Olivia ne se serait jamais pardonnée s'ils l'avaient fait. Will et Jess étaient sa version de la meute, sa famille.

Ils étaient tout ce qu'il lui restait au monde.

«Bon.»

«Je suppose que tu t’es amusé la nuit dernière.»

Il gloussa. «Tout à fait.» Il leva le regard, et fixa sa chambre à travers la porte ouverte.

«Et je devine à ton tiroir ouvert que tu t'es amusée, toi aussi.»

C'était un amusement destiné à la détourner du grand amusement qu'elle avait failli avoir. Mais elle n'allait pas lui dire ça. Si? Mais à qui d'autre pourrait-elle le dire, à qui d'autre pourrait-elle le demander?

Il n'y avait que lui. Mais il serait absolument furieux... C'était lui qui l'avait mise en garde contre les alphas, qui lui avait appris à les connaître... «Will…Écoute...»

Ses sourcils se froncèrent. «Je n'aime pas ce ton...», l’interrompit-il.

«J'ai travaillé la nuit dernière.»

«Pendant une chaleur?»

«Ouais... Je devais aider Cassie.»

«Ce n'est pas très malin.»

«Je sais... tu veux bien me laisser finir s'il te plaît?»

Il hocha la tête, en tendant ses mains devant lui.

«D'accord, d'accord, désolé.»

D’accord. Un seul essai. Elle pouvait lui dire. Arrache-le comme un pansement, Olivia. «Il y avait un alpha aux urgences.» Elle détourna le regard, pour se concentrer sur l'ourlet de son sweat-shirt, soudainement si intéressant.

«Un alpha?»

«Ouais.»

Les émotions obscurcirent ses yeux sombres, sa mâchoire se contracta pendant un instant avant que tout son corps ne se détende. «Liv, as-tu baisé un alpha?»

Elle tapa du pied sur le sol, se retourna et lui montra ses dents peu tranchantes. «Non. Je te l'ai déjà dit. Je n'ai rien fait la nuit dernière.»

«Tu étais en pleine chaleur, avec un alpha, et tu n'as pas baisé?» Il souleva un sourcil, ne croyant visiblement pas à sa version des faits.

«Non.» Elle souffla, les narines dilatées. «C'est arrivé si vite - je pense qu'il a essayé - mais j'ai fui.»

«Tu as fui un alpha?»

«Oui. Tu vas me faire tout répéter?»

«Et il t'a laissée faire?»

«Comment ça, il m'a laissée faire? Je ne suis pas une chose.»

«Une oméga en chaleur? Tu pourrais tout aussi bien l'être, Liv. Tu ne comprends pas, n'est-ce pas? Les alphas font ce qu'ils veulent, ils prennent ce qu'ils veulent.

L'alpha de mon ancienne meute a tué mes parents, et s'est ensuite débarrassé de moi. Ils font ce qu'ils veulent et ils s'en fichent.»

Il passa ses doigts dans ses cheveux, et les ébouriffa. «Je te l'ai dit un million de fois. Je ne sais même pas pourquoi il t'a laissée partir.»

«Peut-être qu'il ne voulait pas d'une oméga née humaine.»

Will lui avait dit un jour que les loups méprisaient les gens qui n'étaient pas nés comme ça, ou ceux qui avaient du sang boueux comme lui. Il n'y avait aucune fierté à devenir un loup. Il fallait être né loup.

«Je ne pense pas que cela ait compté pour lui. En proie aux chaleurs? Un alpha baiserait n'importe quoi, n'importe qui.»

«Eh bien, il m'a laissée partir. Que veux-tu que je te dise?»

«Est-ce qu'il t'a touchée?»

Si elle ne le connaissait pas aussi bien, elle aurait cru entendre un soupçon de jalousie dans sa voix.

Mais ce n'était pas possible. Parce qu'il aurait pu l'avoir mais il ne voulait pas - et elle ne pouvait pas lui en vouloir. Il y avait trop de choses là. Trop de choses à risquer, trop de choses à perdre. En plus, il était heureux avec Jess... non?

«Un peu.»

Elle n'irait pas sur ce terrain-là. Elle s'était remise de ce premier chagrin d'amour depuis longtemps. Ce n'était pas sa faute si elle s'accrochait à lui parce qu'il était le seul qu'elle avait après son horrible transformation.

«Un peu?»

«Oui. D'accord. Et je lui ai dit non mais...»

«Mais quoi?»

Ses oreilles devinrent rouges, sa poitrine s'affaissa, et elle pencha la tête en avant. Allait-elle le dire à voix haute?

«C’était comme si je disais oui...» Elle n'avait pas couru assez vite. Elle ne l'avait pas combattu.

Elle l'avait laissé la toucher, elle l'avait laissé prendre plus qu'elle ne voulait.

La pensée de ses mains sur elle à nouveau fut suffisante pour faire naître une chaleur en elle. Comment cela pouvait-il être possible?

Will se frotta l'arrière du cou, et tourna la tête sur le côté. «Les alphas sont assez difficiles à repousser.»

Il avait laissé le meurtrier de ses parents le chasser sans se battre, juste parce qu'il l'avait ordonné.

Elle n'avait jamais connu l'attraction d'un alpha, la pression que leurs ordres pouvaient exercer sur l'esprit de quelqu'un. Il lui avait dit que c'était inoubliable, mais elle ne l'avait pas compris jusqu'à maintenant.

Will avait dit que c'était la raison pour laquelle il n'avait plus jamais rejoint une meute. Il ne voulait pas que quelqu'un ait ce genre de pouvoir sur sa vie, sur ses décisions.

Il voulait être libre, et la seule façon de le faire était de se libérer de toute forme d'alpha.

Parfois, cela lui manquait d'avoir une meute plus grande, le même genre de besoin qu'elle avait, mais la douleur jamais évanouie dans son cœur lui rappelait toujours qu'il était mieux sans cela.

«Eh bien, avec un peu de chance, je n'aurai pas à le revoir.»

Il ne la poursuivrait pas, n'est-ce pas? Elle n'était personne. Et à part le fait qu'elle travaillait dans cet hôpital, il ne savait rien d'elle. Il ne voudrait sûrement pas se venger. Elle ne lui avait pas fait de mal, elle n'avait rien fait.

Peut-être qu'elle avait un peu froissé son ego, mais personne d'autre qu'eux ne le savait.

Ce n'était pas comme s'il devait prouver sa supériorité ou quoi que ce soit. Il avait probablement une meute de femelles prêtes à se jeter sur lui.

Il n'avait pas besoin d'elle.

«Sont-ils vraiment si impitoyables?»

«Qu'est-ce que tu crois?» cracha-t-il, la rage dégoulinant de chacun de ses mots.

Will l'avait conditionnée à les craindre.

Elle savait qu'en tant qu'humaine-loup, il était préférable pour elle de se tenir à l'écart d'eux et des meutes. Elle s'entourait d'humains car les loups s'échappaient rarement de leurs petits territoires. Ils ne se mêlaient pas bien aux humains.

Évidemment, ils avaient besoin de faire des courses, d'interagir - certains avaient un travail selon Will - mais pour la plupart, ils limitaient les contacts.

C'était facile pour elle de se fondre dans la masse des humains.

Cela lui permettait d'oublier ce qui lui était arrivé cette nuit fatidique, cela lui permettait de prétendre qu'elle n'avait pas été changée à jamais. Une morsure - c'était tout ce qu'il fallait pour faire basculer sa vie.

Et personne n'était là pour réparer les dégâts.

C'était juste elle et sa nouvelle vie.

«Désolée. Je sais ce qu'ils ont fait à ta famille.»

«C'est une façon de voir les choses.» Il soupira. «Peut-être que tu devrais prendre quelques jours de congé.»

«Will, je ne peux pas faire ça.»

«Dis-leur que tu es malade. Il pourrait se mettre à rôder. Ils aiment les défis. Laisse passer quelques jours, et reviens.»

Elle mit une main sur sa hanche. «Tu penses vraiment qu'il va m'attendre dehors? Je pense qu'il a d'autres choses à faire que de surveiller un hôpital humain.»

«Pourquoi était-il là au départ?»

Des flashs de la nuit précédente inondaient son esprit. De la chair nue, de grandes mains palpant son corps... Mauvais souvenir, Olivia~. Le sang, la blessure. «Il était blessé.»

«Et il est venu à l'hôpital?»

Il fit claquer ses lèvres. «Un hôpital humain», précisa-t-il.

Elle haussa les épaules. «Je ne sais pas...»

«C'est inhabituel. Il ne s'exposerait jamais comme ça.»

«Je ne sais pas. Ce n’est pas moi qui l'ai admis. Mais il devrait y avoir un enregistrement... un dossier... quelque chose.»

Il y aurait aussi son nom ou n'importe quel nom qu'il leur aurait donné - en admettant qu’il ait parlé. Parfois, les patients donnaient très peu de renseignements, même s’ils étaient nécessaires pour leur sauver la vie.

Ce n'était pas comme si elle pouvait exactement faire confiance à ce qu'il donnait. Mais ça valait le coup de jeter un coup d'œil. Elle n'avait pas vraiment pensé à sa présence là-bas jusqu'à maintenant. Si Will était suspicieux... pouvait-il être un alpha rebelle? N'appartenait-il pas à quelqu'un d'autre?

Cela le rendrait plus dangereux.

«Un humain de naissance peut-il être un alpha? » demanda-t-elle, ses yeux cherchant dans ceux de Will une réponse négative.

«J'en doute. Je n'ai pas fréquenté assez de meutes pour le savoir, mais je serais surpris. Et même si c'était possible, qui voudrait les suivre?»

«Exact.» Ils ne voudraient pas, alors peut-être qu'il s'exilerait. Super, maintenant elle devait en savoir plus sur lui. «Je pourrais y retourner et...»

«Non.»

Il saisit son poignet, son pouce appuya sur le point de pulsation. «Je te l'avais dit. Ne t'approche pas.»

Ses yeux bruns brillaient d'une émotion qu'elle ne pouvait pas reconnaître, mais ses mots la faisaient vibrer. Était-ce de la peur? Elle déglutit et hocha la tête.

«Ok, je vais attendre.» Peut-être.

Elle pensait vraiment qu'il était trop prudent. Elle n'avait fait de mal à personne. Pourquoi voudrait-il savoir? En plus, qu'est-ce qu'il allait faire? L'attaquer dans un endroit bondé?

Ce n'était pas comme s'il pouvait la blesser au beau milieu de l'hôpital. Et s'il essayait de la suivre, elle pouvait toujours le semer. Il laisserait tomber très vite.

Will secoua la tête, et un soupir agita sa poitrine.

«Pourquoi je ne te crois pas?»

«Parce que tu me connais?»

«Un peu trop bien.»

Il n'avait pas encore lâché sa main. Ses doigts s'étaient resserrés autour du poignet d’Olivia, et leur chaleur se répandait en elle. Parfois, elle se souvenait.

Elle se souvenait de son grand corps entre ses jambes, de la façon dont il se sentait quand il plongeait en elle. Il avait été brutal la première fois, mais elle ne s'était pas plainte.

Ils avaient tous les deux agi, guidés par leur instinct. Elle était la première louve avec laquelle il couchait.

C'était la première fois qu'il baisait quelqu'un qu'il n'avait pas peur de blesser. Quand il était avec Jess, il devait se contrôler parce qu'elle était humaine.

Durant les moments qu'ils avaient partagés, ils avaient été insouciants, s'abandonnant à leurs besoins.

Le cœur d'Olivia fit un bond et elle força son regard à revenir sur le sol. Elle ne pouvait pas laisser ses pensées aller là. Ce n'était pas elle.

Elle ne fantasmait pas sur l'homme d'une autre. Elle n'aurait jamais volé le petit ami d'une fille. Et elle aimait bien Jess, elles étaient amies.

Mais elle se demandait si Jess laisserait Will l'approcher si elle savait pour leur passé.

Will avait choisi de ne pas lui dire. Olivia s'était fortement opposée à ce choix, mais il était convaincu que leur amitié devrait prendre fin si Jess le savait. Elle ne les laisserait pas se côtoyer.

L'idée de perdre sa meilleure amie lui brisait le cœur mais... mentir? Elle n'avait jamais aimé ça. Pourtant, ce n'était pas sa relation, et peu importe à quel point ça la rongeait, elle laissait Will prendre les décisions.

Elle espérait seulement que Jess ne le découvrirait pas par elle-même. Ce serait bien pire.

Le silence insupportable entre eux fut rompu par la sonnerie du téléphone portable de Will.

Il finit par détourner les yeux d'Olivia pour le sortir de sa poche. Il le porta à son oreille, un sourire sur le visage. «Salut, Bébé.» Il fit une pause. «Ouaip, je suis en chemin.» Il sourit. «Je t'aime aussi.»

«Jess?»

«Ouais. Je dois… je dois y aller. Mais promets-moi que tu ne feras rien de stupide?»

«Je te promets.»

Il hocha la tête. «Et si tu le fais, appelle-moi au moins avant d'avoir des ennuis!»

Il la connaissait un peu trop bien. «Oui, papa.»

«Je fais juste attention à toi, Liv.»

«Je sais. Merci.»

Il laissa la main d’Olivia retomber dans le vide lorsqu'il finit par la libérer de sa prise. La peau était froide à l'endroit où se trouvaient ses doigts, et elle se retint de tendre la main vers lui à nouveau. Il n'était pas à elle.

Mais c'était comme s'il pouvait la ressentir par moments. Il s'arrêta, tourna son corps de façon à pouvoir se pencher vers elle, et embrassa le sommet de sa tête.

«S'il te plaît, écoute-moi pour une fois. Je ne veux pas qu'il t'arrive quoi que ce soit.»

Les mots étaient coincés dans sa gorge, et la seule façon qu'elle avait de lui répondre était de hocher la tête. C'était pour cela qu'elle avait accepté de mentir, même si cela la mettait mal à l'aise. Will avait toujours veillé sur elle, il l'avait toujours protégée.

Il voulait ce qu'il y avait de mieux pour elle.

Il lui adressa un petit sourire avant de se retourner et de s'éloigner, son téléphone portable serré dans sa main. ~Il allait voir Jess. Bien sûr qu'il allait la voir, elle était tout pour lui. Comme il se devait.

Elle regarda la porte se refermer, la laissant seule dans son appartement vide. Si elle prenait une profonde inspiration, elle pouvait encore sentir son odeur persistante. Ce n'était pas bon.

Comme si ses émotions n'étaient pas déjà catastrophiques, elle n'avait pas besoin de ça. C'était pourquoi elle détestait ses périodes de chaleur.

Cela lui rappelait des choses qu'elle voulait oublier, des choses auxquelles elle n'avait pas le droit de penser.

Pour aggraver les choses, il y avait deux personnes coincées dans sa tête à présent, et elle ne voulait aucune des deux. Pourquoi ne pouvait-elle pas faire le vide dans son esprit?

Une seule erreur et sa vie avait tourné comme ça.

Olivia balaya rapidement la pièce du regard, à la recherche d'un pantalon. Elle trouva un pantalon de survêtement noir sur le canapé, et sauta dessus. Elle l'enfila, puis enroula rapidement ses cheveux noirs en un chignon.

Elle ne voulait pas rester ici. Elle avait besoin d'air frais et d'une distraction.

Peut-être avait-il raison, peut-être ne devait-elle pas aller travailler, mais il fallait qu’elle sorte d'ici.

Elle attrapa son sac à main sur le cintre près de la porte, et s'échappa de l'appartement. Elle claqua la porte derrière elle, et tâtonna avec ses clés pendant un moment avant de la verrouiller.

Will devait être dans sa voiture à l'heure qu'il était, et il ne devait pas y avoir de risque qu'elle le croise.

Elle se dirigea vers l'ascenseur et appuya sur le bouton pour descendre.

Alors qu'elle reculait, en attendant que les portes s'ouvrent, elle ne pouvait chasser le sentiment d'effroi qui parcourait son échine. C'était comme si elle sentait les yeux de quelqu'un sur elle.

Elle secoua la tête, et chassa cette pensée en pensant qu'elle était devenue folle à cause des récents événements. Pourtant, elle tendit à nouveau la main vers le bouton, et appuya plusieurs fois dessus. Elle tapa du pied contre le sol, en marmonnant un juron dans son souffle. «Allez.»

Ce stupide ascenseur choisissait ce jour pour ne pas coopérer.

Le sentiment s'intensifia et malgré tous ses efforts, elle se retrouva à tourner la tête, à regarder autour d'elle. Personne, rien.

Même en essayant de jeter un coup d'œil dans le couloir, elle ne pouvait pas voir la moindre ombre. Il n'y avait personne. Elle était seule.

Tout était de la faute de Will. Elle n'avait jamais envisagé que l'alpha puisse s'en prendre à elle.

C'était Will qui lui avait mis cette paranoïa dans la tête. ~Tout allait bien. Comment aurait-il pu savoir où elle vivait? Il n'avait pas pu la suivre chez elle. Non, non. Tout allait bien. Elle était seule et devenait folle. C'était tout.

Elle avait besoin de se débarrasser de ce sentiment, et de se sortir les mots de Will de la tête. ~«L'alpha s'en fout.» Si c'était le cas, il ne l'aurait pas laissée partir, pour commencer.

Les portes finirent par s’ouvrir avec un ding, et le soulagement l'envahit.

Elle s'empressa d'entrer. Elle appuya sur le bouton et se mit dos au mur. Elle regarda les portes en attendant qu'elles se referment. Pourquoi mettaient-elles autant de temps?

Elle se mordit les lèvres, se balançant de la plante des pieds à la pointe des orteils. ~Allez. Allez... Finalement, elles grincèrent, et se refermèrent devant elle, lui coupant la vue sur le couloir.

Et puis, elles s’arrêtèrent net.

Olivia cessa de respirer, le souffle coupé dans sa gorge, alors que les portes restaient ouvertes sur à peine un centimètre.

Pendant une brève seconde, si courte que lorsqu'elle cligna des yeux, elle avait disparu, elle aurait juré voir des doigts s'agripper au bord des portes, et les maintenir ouvertes.

Mais ensuite, rien ne se passa.

Personne n'entra.

Les portes se fermèrent comme si elles n'avaient jamais cessé leur mouvement.

«C'est dans ta tête», se dit-elle. Si quelqu'un avait bloqué les portes, elles se seraient rouvertes complètement, non? Oui.

Elle se força à avaler, son cœur battait comme un tambour. Son estomac faisait des bonds, et cette sensation lui était étrangement familière.

Peut-être était-elle paranoïaque?

Elle repoussait beaucoup des instincts de son loup, mais certains d'entre eux s'étaient avérés assez justes au fil des ans. Cela pouvait-il être encore le cas? Ou son loup la menait-il sur le mauvais chemin?

~Au diable sa promesse.

Elle devait retourner au travail et trouver ce qu'elle pouvait sur cet alpha.

~Au cas où.

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