Chaleur Incontrôlable - Couverture du livre

Chaleur Incontrôlable

Megan Blake

Chapitre trois

Olivia

«Liv!»

~Merde.

Elle afficha son plus beau sourire en saluant son amie, essayant de cacher le frémissement de ses lèvres.

Elle n'avait même pas réussi à tenir cinq secondes sans se faire repérer. Comment allait-elle obtenir cette info de l'ordinateur si elle ne pouvait même pas entrer sans se faire repérer? «Salut.»

«Tu vas bien? Katie m'a dit que tu t'étais enfuie très vite hier soir, et que tu ne répondais pas au téléphone. Nous étions assez inquiets pour toi.»

Elle hocha la tête. «Je... je crois... que c'est ahm, la grippe? Honnêtement, je ne devrais même pas être ici. Je…Je suis partie si vite que j'ai oublié mon portefeuille.»

Andie fronça un sourcil. «La grippe?»

«Frissons, fièvre...» C'était le mieux qu'elle pouvait faire? C'était embarrassant. Mais encore une fois, ce n'était pas un mensonge complet. Elle se sentait sens dessus dessous.

Même si elle venait travailler, elle ne pourrait absolument pas se concentrer. Du moins pas avant d'en savoir plus, avant de s'assurer qu'elle était en sécurité.

De plus, ce n'était pas un énorme mensonge, la plupart des symptômes de la grippe, elle les avait ressentis pendant sa chaleur. Même si cela n'avait jamais été aussi intense que la nuit dernière.

«Tu as l'air un peu pâle...»

«Je suis désolée», dit-elle en se retournant, essayant d'éviter le regard d'Andie. Elle se rattraperait, ferait des heures supplémentaires... rien de tout cela n'avait d'importance maintenant.

Elle voulait aller jusqu’à l'ordinateur, trouver ce qu'elle pouvait sur cet homme mystérieux, et partir avant d'avoir à mentir à quelqu'un d'autre.

Même si elle devait mentir sur une partie de sa vie, elle n'avait jamais été à l'aise avec le mensonge.

Elle était une horrible menteuse avant de devenir un loup-garou, et elle l'était restée. Après la transformation initiale, elle était restée terrée, toute seule, pendant un certain temps.

Will avait été son seul contact pendant un long moment.

Elle n'avait pas besoin de lui mentir, elle pouvait être entièrement elle-même lorsqu'elle était avec lui. Il lui avait fallu beaucoup de temps pour apprendre à être une fausse humaine, à jouer un rôle tous les jours pour pouvoir rester dans le monde des humains.

Elle secoua la tête, ce n'était pas important. Elle se faufila à travers la foule de gens pressés, et réussit à atteindre l'une des salles de stockage des matériels.

Il y avait un ordinateur - quoique vieux - et elle pouvait l'utiliser pour accéder aux informations. Ce serait lent et basique, mais ça marcherait.

De plus, personne ne penserait à contrôler celui-ci, et elle ferait moins sourciller de cette façon.

Le fait qu'un alpha ait été là... c'était imprudent, pour commencer...

Qui savait ce qu'il avait pu faire d'autre, et comment cela pouvait être lié à elle? Non, elle ne pouvait pas se permettre de prendre des risques supplémentaires.

Elle prit les codes de sa carte d'identité, déverrouilla la porte et la referma discrètement derrière elle. Si quelqu'un la voyait ici, sans sa blouse, elle pourrait avoir des problèmes. Cela valait-il la peine de risquer son travail?

Ils pourraient croire qu'elle était une junkie qui essayait de voler des pilules. Elle rebondit sur la pointe des pieds, fixant l'ordinateur.

~Qu'est-ce qui était le pire? Une junkie ou un loup-garou? Peut-être que c'était sa paranoïa, peut-être que c'était juste dans sa tête, non?

Elle serra ses lèvres l'une contre l'autre, blanchies à cause de la pression, et soupira avant de s'asseoir sur la chaise.

Elle avait déjà fait l'erreur de venir jusqu'ici. Une chose de plus, c’était quoi à ce stade?

Olivia fit glisser la souris, puis ses doigts se posèrent sur le clavier. C’était dans quelle pièce? Elle essaya de fermer les yeux, de se souvenir des détails, mais elle ne pensait qu'à lui.

Son odeur, ses mains... la façon dont ses yeux avaient transpercé son âme.

Pourquoi ne pouvait-elle pas le faire sortir de sa tête? Elle avait fait l'amour avec Will, et elle ne s'était jamais sentie comme ça le lendemain, et elle ne se sentait définitivement pas comme ça maintenant.

Elle n'était pas jalouse qu'il ait une petite amie, elle était l’amie de Will.

Alors comment se faisait-il que cet étranger occupe chacune des divagations de ses pensées?

103.

C'était la pièce.

Elle tapa le numéro, et fit défiler la longue liste jusqu'à ce qu'elle trouve l'heure et la date qu'elle cherchait.

Elle grogna. Bien sûr. ~Aucun nom n'avait été fourni. Il n'y avait rien.

Il n'avait pas donné de papier d'assurance, il n'avait pas donné d'adresse... rien. ~Patient parti. Un Monsieur Tout-le-monde classique.

Il n'avait pas payé les soins, il n'était pas resté assez longtemps pour voir un médecin.

Ça ne pouvait vouloir dire qu'une seule chose, il était parti à la seconde où elle s'était enfuie. Mais encore une fois, pouvait-elle lui en vouloir? La dernière chose qu'elle souhaiterait en tant que loup-garou, c'était que quelqu'un fouine partout, ou en apprenne trop sur elle.

Non seulement cela, mais il avait probablement une meute à protéger,ou à détruire, mais c'était un autre sujet.

Il n'était pas aussi négligent qu'elle le pensait.

Maintenant qu'il ne lui laissait aucune piste, elle ne savait pas si c'était une bonne ou une mauvaise chose.

Olivia s'adossa à la chaise, et passa ses doigts dans sa frange. Elle était venue jusqu'ici, avait risqué son travail pour ça?

Elle se pinça les lèvres et se frotta la nuque. ~Putain... Elle était une sacrée idiote. Elle aurait dû écouter Will et rester à l'écart.

~Putain, à quoi tu t'attendais, Olivia? A ce que toute sa vie privée te soit servie sur un plateau?

L'idée d'une meute, d'un alpha, c'était effrayant et écrasant.

Son pouls s'accélérait et palpitait dans sa gorge, alors qu'elle se dépêchait de fermer la page et de se lever. Elle devait sortir d'ici avant que sa chance ne tourne.

Olivia colla son oreille à la porte, et écouta s'il y avait du passage en sens inverse.

Quand elle décida que c'était suffisamment calme, elle s'empressa de se glisser discrètement dehors. Elle referma la porte derrière elle, et se mit à sortir à toute vitesse de l’hôpital.

Elle heurta quelques épaules en chemin, mais ne se retourna à aucun moment.

Elle ne voulait voir personne, elle ne le pouvait pas. La culpabilité l'envahissait, mais elle savait que c'était mieux ainsi.

Elle n'était pas en état d'affronter qui que ce soit, ni de répondre à des questions. Elle devait rentrer chez elle, se ressaisir et se vider l'esprit de tout ça.

C'était un truc d'une seule fois.

Elle n'allait plus jamais le revoir.

Elle allait avancer dans sa vie, et ne plus jamais penser à ça.

L'air froid enveloppa son visage lorsqu'elle poussa les portes, et elle inspira profondément, de sorte que la sensation d'étouffement qui avait grandi dans sa poitrine se dissipait enfin.

Elle enroula ses bras autour de son corps, se blottit pour se réchauffer alors qu'elle retournait vers la rue. ~C'était fini maintenant. Enfin terminé. L'alpha était parti pour de bon. Elle ne le reverrait plus.

Elle avait les yeux rivés sur le sol, à peine consciente des voitures qui essayaient de sortir des parkings, et des gens qui se dirigeaient vers les urgences.

«Alexander.»

Au son de cette voix, elle se figea.

Ses yeux bruns étaient fixés sur ses chaussures, les battements de son cœur résonnaient dans sa tête. Elle avait à peine entendu cette voix, mais elle l'avait reconnue. Tout son corps l'avait reconnue.

Un frisson parcourut sa colonne vertébrale, sa lèvre inférieure frémit tandis qu'elle devenait sourde aux sons qui l'entouraient.

Elle ne pouvait plus bouger, elle avait oublié comment respirer. La prise qu'elle avait sur ses bras se relâcha, et ils tombèrent le long de son corps.

Ses yeux allaient de gauche à droite alors qu'elle essayait de faire en sorte de regarder vers le haut. Elle prit quelques respirations rapides, vaguement consciente de la sueur qui s'accumulait sur ses paumes, et des sensations de picotement dans ses doigts et ses orteils.

Puis elle le fit, elle leva les yeux.

C'était lui, c'était indubitable.

Il se tenait debout là, grand, les bras croisés sur sa poitrine.

Sa position tendait le tissu de sa chemise à manches longues sur sa large silhouette, le tissu bleu moulait la quantité bêtement folle de muscles qu'il avait en dessous.

~Elle se souvenait de comment ils étaient, mais ce n'était pas le moment.

~Il était là. La pièce était sombre l’autre fois, et son visage était la dernière chose dont elle se souvenait, mais maintenant, à la lumière du soleil, elle pouvait voir ses traits beaucoup plus clairement.

Ses cheveux bruns étaient ébouriffés par le vent, ses yeux bleus brillaient, et un sourire en coin ornait son visage. Il était appuyé contre une voiture, une jambe devant l'autre, et la forçait à croiser son regard.

Le large sourire qu'il affichait sur ses traits lui laissait supposer qu'il trouvait cela beaucoup plus amusant qu'elle.

Il trouvait ça drôle?

C'était une chose de la piéger dans une pièce sombre pendant ses chaleurs, c'en était une autre de la traquer en plein jour sans aucune excuse.

«Qu…Quoi?»

«Alexander. C'est mon nom», répondit-il en s'éloignant de son véhicule.

«Je suppose que c'est la raison de ta présence ici.» Il fit un pas en avant, ses pieds frappant le sol l'un après l'autre. Il ressemblait à un prédateur traquant une proie, attendant qu'elle s'enfuie au premier bruit d'une branche qui craque.

Il n'y avait qu'une seule raison pour qu'il soit à l'hôpital en même temps qu'elle. Elle ne pensait pas qu'il avait attendu ici toute la journée. «Vous étiez dans mon appartement», accusa-t-elle en le pointant du doigt.

Ce n'était pas dans sa tête, elle avait raison.

Il fronça un sourcil, la tête en arrière comme si son ton ne lui convenait pas. «Tu as laissé une sacrée trace. Je pensais que c'était une invitation.»

Olivia se moqua. «Une invitation? Vous vous moquez de moi? Pourquoi inviterais-je un fou furieux à me suivre?» cracha-t-elle.

«Alors pourquoi as-tu fait en sorte qu'il soit si facile de te suivre?»

Elle inclina la tête sur le côté et pinça les lèvres. «De quoi est-ce que vous parlez? Quelle trace? Pourquoi voudrais-je que vous me retrouviez?»

Sa langue pressa l’arrière de ses dents avant qu'il ne porte une main à sa bouche, couvrant le sourire qui tentait de se former.

Même s'il semblait trouver sa réponse amusante, elle repéra facilement la tension dans sa mâchoire, comme s'il la serrait. ~Elle n'arrivait pas à le comprendre.

«Monte dans la voiture.»

Elle cligna des yeux plusieurs fois, comme si elle analysait sa demande. Elle porta une main à sa poitrine, un regard incrédule brillant dans ses yeux. «Pardon?»

«J'ai dit monte dans la voiture.»

«Je ne vais nulle part avec vous. Je ne vais certainement pas monter dans votre voiture.» Sa voix tremblait plus qu'elle ne le voulait, mais il l'ignora. «Maintenant, laissez-moi tranquille.»

Elle se retourna, prête à mettre de la distance entre eux, quand une forte empoignade l'arrêta.

Elle baissa les yeux sur les doigts d’Alexander qui s’enroulaient autour de son poignet. Il ne serrait pas assez fort pour laisser une marque, mais il y avait assez de force dans ce geste pour l’immobiliser.

Les poils sur la nuque d’Olivia se dressèrent, et ses épaules se contractèrent. «Laissez-moi partir», chuchota-t-elle.

«Je veux parler, c'est tout.»

Sa voix était différente à présent.

Il s’était montré si exigeant, si pressant, l'image du parfait alpha que Will avait dépeinte. Cette fois, il avait l'air... plus doux. Comme s'il y avait une douleur dans sa poitrine, mais ça n'avait pas de sens. En plus, ce qu'il voulait n'avait pas d'importance.

Ils ne voulaient pas les mêmes choses, et rien de bon ne pouvait venir de la confiance accordée à un alpha.

«Je ne veux pas vous parler. Je ne vous connais pas.»

«Liv...»

Il y eut un faible grognement qui accompagnait le surnom, mais elle l'ignora, elle l'identifia à peine. L'entendre l'appeler comme ça? Elle remplit ses poumons d'air, mais ne put les vider. Elle était incapable de relâcher son souffle.

Il ne pouvait pas l’avoir deviné, il ne pouvait pas avoir deviné son nom...

Alors pourquoi l'appelait-il comme ça?

«C'est comme ça qu'il t'a appelée, n'est-ce pas?»

Comment pouvait-il être si désinvolte à ce sujet? Comment pouvait-il rester là et agir comme si tout cela était normal?

«Comment t'appelles-tu?»

Elle ne répondit pas. Il avait toutes les réponses, non? Pourquoi prendre la peine de lui demander?

«Je t'ai posé une question.»

La douceur de sa voix avait disparu, et avait été remplacée par un ton plus sévère. Un ton qui ne laissait pas beaucoup de place à la liberté.

«Olivia. Je m'appelle Olivia.» Elle ne voulait pas répondre, mais l'envie était plus forte que son self-control.

Peut-être que c'était la chaleur récente. Sa tête n'était pas correctement branchée. Elle devait se dépêtrer de tout ça.

«Olivia», répéta-t-il comme s'il voulait tester la sensation qu'il ressentait quand ça roulait sur sa langue. «Olivia, je veux parler.»

«Et moi, je ne veux pas.»

Elle essaya de dégager son bras, mais sans succès.

«Quoi qu'il se soit passé hier, c'était une erreur. Je ne voulais pas que ça arrive.» Elle ne pouvait pas se contrôler. Tout comme il n'avait pas été capable de se contrôler non plus.

«S'il vous plaît, partez.»

Une fois qu'il aurait réalisé que c'était une erreur, une fois qu'il aurait laissé tomber le frisson de la poursuite, il reprendrait ses esprits et conclurait qu'il ne voulait pas ça non plus.

«Très bien. Je te laisse partir si tu réponds à une seule question.»

«J'ai déjà répondu à une de vos questions. Je ne vous dois rien.»

Mais il ignora ses mots. C'était comme une habitude chez lui. «Pourquoi n'as-tu pas d'alpha?»

«Parce que je n'ai pas besoin qu'un égoïste, meurtrier et égocentrique me dise quoi faire.» Cela devait être suffisant pour lui montrer à quel point elle ne voulait pas être impliquée avec lui.

En tant qu'alpha, il n'était probablement pas habitué à ce que quelqu'un le défie ou ne l'aime pas. Will lui avait parlé des lourdes conséquences qu’on risquait à aller à l'encontre de son alpha. Heureusement qu'ils n'avaient rien à voir l'un avec l'autre.

Il gloussa, le son de son rire la fit vibrer. «C'est une sacrée opinion que tu as. Qui était ton alpha, ma chérie?»

Pourquoi son premier instinct était-il de supposer qu'elle avait laissé quelqu'un lui faire du mal?

Ne savait-il pas que leur réputation les précédait? Elle n'avait pas besoin d'être la proie de quelqu'un pour savoir qu'il était un prédateur.

«Je n'en ai jamais eu», siffla-t-elle. «Et ça fait deux questions. Je peux partir maintenant?»

Ses doigts étaient chauds, son corps entier dégageait une chaleur à laquelle elle ne pouvait échapper. Chaque battement de cœur dans sa poitrine était douloureux. ~Pourquoi ne la laissait-il pas partir?

Il ne répondit pas à sa question. Au lieu de cela, il opta pour le silence.

La prise sur son bras se resserra, et son esprit fut inondé par les mots de Will. ~Les alphas étaient mauvais. Elle devrait essayer de s'éloigner de lui. Elle n'aurait pas dû se mettre dans cette situation pour commencer.

Elle aurait dû écouter Will.

«Mon bras», lui rappela-t-elle, une grimace de douleur peinte sur ses traits. Les doigts d’Alexander se relâchèrent et dès qu'elle le sentit, elle retira vivement son bras.

«Alors pourquoi détestes-tu les alphas?»

«Parce que je sais ce que vous êtes», répondit-elle en frottant sa paume à l'endroit où se trouvaient ses doigts quelques instants auparavant. Il n'y avait pas de marque, pas de bleu, mais elle ne pouvait pas se débarrasser de la sensation de lui sur elle.

«Et qu'est-ce que c'est?»

«Des monstres.»

Une main se posa sur sa hanche, puis la fit tourner sur elle-même. La poitrine d’Olivia heurta la sienne, et elle retenait sa respiration. La joue d’Alexander était collée à la sienne, ses lèvres chaudes touchaient son oreille. Il était proche -trop proche.

Elle se répétait de le repousser et d'attendre, mais elle ne le faisait pas.

«Et c'est ton petit ami qui t'a dit ça, ou tu l'as décidé toi-même?»

Le bout de ses doigts effleurait les siens, exerçant à peine une pression, alors qu'il la maintenait en place. Il n'avait pas besoin de faire ça, elle ne pouvait pas bouger.

Elle voulait trouver les mots pour répondre, mais toute réponse qu'elle pourrait formuler restait coincée dans sa gorge. Will lui avait dit et elle lui faisait confiance. Il n'y avait rien d'autre à faire.

Bien que, si elle était honnête avec elle-même... il ne l'avait pas encore blessée, il n’avait encore rien fait. Il ne la laissait pas tranquille et posait trop de questions, mais en dehors de ça...

«Je dois admettre que je suis un peu blessé. J'ai l'impression de m’être comporté en gentleman.» Son nez chatouillait le côté du visage d’Olivia. «J'ai un peu perdu le contrôle hier soir, mais je n'ai pas pu m'en empêcher.»

«Vous n'avez pas pu vous empêcher de m'agresser?» dit-elle d’une voix rauque, les yeux fermés.

«Un mot dur venant de quelqu'un qui a dit oui.»

~Putain. Connard.

Même maintenant. Il la tenait, la touchait et elle restait là. Qu'est-ce qui n’allait pas chez elle? Elle avait mis sa première réaction sur le compte de sa chaleur, mais maintenant?

Qu'est-ce qui la retenait? Pourquoi ne pouvait-elle pas s'éloigner de lui? Pourquoi ne pouvait-elle pas partir comme elle avait initialement prévu de le faire?

«Ce n'est pas ça.»

«Alors dis-moi, Olivia. Je veux savoir.»

«Je veux que vous me laissiez tranquille. S'il vous plaît.»

Le dernier mot était un murmure perdu sur ses lèvres, comme si elle avait utilisé ses dernières forces pour le dire. Elle pouvait lui dire, elle pouvait lui crier dessus, mais en fin de compte, il en savait trop.

Il pouvait se pointer à son appartement, il pouvait la harceler sur son lieu de travail. Elle ne pouvait rien y faire.

Comment se débarrasser de lui alors qu'il semblait tout savoir d'elle?

Elle n'aurait jamais le dessus physiquement, et elle ne mettrait pas Will en danger. Il avait déjà payé un lourd tribut lorsqu'il s'agissait d'alphas, et elle ne le mettrait jamais dans cette situation.

Elle ne savait que trop bien ce que c'était que de perdre, et de se faire enlever sa vie.

«Que penses-tu de ça? Tu montes dans la voiture, tu viens avec moi. Deux heures, et si tu veux toujours partir, je te laisse partir.»

Il devait être fou.

Il n'y avait pas d'autre explication à cela. S'entendait-il quand il parlait? Lui avait-elle donné l'impression qu'elle voulait être seule avec lui, et complètement à sa merci? Ne s'était-elle pas enfuie face à lui la nuit précédente?

«Je ne vais pas monter dans une voiture avec vous, et aller Dieu sait où.»

«Tu n'as pas confiance en moi?»

«Non.»

«Est-ce que tu dis ça parce que je suis un alpha?» demanda-t-il, mettant un peu de distance entre leurs corps. «C'est vraiment ce que tu ressens?»

Il leva sa main, attrapa la sienne, et les ramena sur la poitrine d’Olivia. «Si tu y réfléchis, si tu y réfléchis vraiment... est-ce que tu me fais confiance?»

C'était une question insensée. Bien sûr que non. ~Elle ne pouvait pas.

C'était un alpha, un étranger, un harceleur. Elle ne pouvait pas lui faire confiance... Pas vrai? Elle ne pourrait jamais lui faire confiance. Pourquoi avait-il cette idée folle en tête? N'avait-elle pas été claire avec lui? Que lui fallait-il de plus?

«Je ne vous fais pas confiance.»

«Menteuse », répondit-il en s'éloignant d'elle, et en libérant ses mains de sa prise. Les bras d’Olivia retombèrent sur ses côtés, et elle lutta contre l'envie de serrer ses mains l'une contre l'autre.

«Bien, ce café là-bas», ajouta-t-il en faisant claquer sa langue contre l’arrière de ses dents.

«Quoi?»

«C'est public, c'est dehors. Assieds-toi avec moi pendant deux heures. Si tu n'aimes pas ce que je dis, tu pourras partir et je te laisserai tranquille.»

Il ne la toucherait pas là-bas, il ne la kidnapperait pas en public. Quel était son but?

«Pourquoi avez-vous besoin de me parler?»

Elle était née humaine.

Elle n'était personne. Elle ne vivait même pas comme un loup-garou. Elle était aussi humaine que son nouveau corps lui permettait de l'être.

«Parce que.»

«Si vous voulez que je réponde aux questions, alors vous devez y répondre aussi.»

«C'est juste», répondit-il avec un sourire.

«J'ai un excellent contrôle de moi-même. Hier, ce n’était pas le cas. Cela ne m'était jamais arrivé auparavant. Je veux savoir pourquoi.»

Le regard d’Olivia glissa entre lui et le petit café à quelques mètres d'eux. D'avant en arrière. D'avant en arrière.

Disait-il la vérité? Ou est-ce qu'il lui mentait pour arriver à ses fins? Mais alors, c'était un endroit public, non? Un loup-garou n'oserait jamais se révéler au monde. Il n'y gagnerait rien.

«Vous jurez que vous me laisserez tranquille?»

C'était idiot de demander ça, comment pouvait-elle savoir s'il tiendrait parole? Il l'avait traquée jusqu'ici. Quelques mots sans signification allaient-ils vraiment l'arrêter?

Il fallait avoir de l'honneur et de l'intégrité pour respecter une promesse, et d'après ce qu'elle avait entendu, les alphas n'avaient ni l'un ni l'autre.

Les lèvres d’Alexander étaient pincées, elles devenaient blanches, alors que son regard la transperçait.

Des lignes se dessinaient sur le côté de ses yeux, et elle vit son nez se contracter. Il n'était pas heureux. «Oui», répondit-il, le mot avait eu du mal à sortir.

Il ne dit rien d'autre, il ne bougea pas. Il attendait qu'elle réponde. «Non» était la bonne réponse.

Mais comme la nuit précédente, ce mot ne fut pas prononcé. Au lieu de cela, elle lui donna une autre réponse, tout en ignorant l'afflux de son sang dans ses oreilles.

«Une heure.»

«On y va?» dit-il en lui tendant la main.

Elle ne la prit pas. Au lieu de cela, elle passa devant lui.

Une heure avec un étranger, un alpha.

Avait-elle perdu la tête?

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