Moon River (français)

Maeve

Selon Tylor, je devais juste me présenter à ce bal, ils me fourniraient l'uniforme et me diraient quoi faire.

Les gardes m'ont tous laissée entrer sans même me jeter un regard. C’est tout pour la sécurité. Bon à savoir au cas où je voudrais cambrioler l'endroit - non pas que je le ferais.

Il y avait quelque chose dans ce château qui était toujours si inquiétant pour moi. Je n'y étais jamais entrée, je ne l’avais même jamais approché dans le passé. Il était tellement effrayant. Le magnifique coucher de soleil ne parvenait même pas à lever le sentiment menaçant que je ressentais dans cet endroit. Il m'a juste donné la chair de poule.

J'ai fait le tour sur le côté, j’ai retenu ma respiration, et je suis entrée par l'entrée de service.

"Maeve?" Une voix a crié mon nom.

"Oui?"

"Suivez-moi et faites vite." La voix venait d’une femme âgée énergique qui semblait revigorée par l'agitation qui nous entourait.

Elle a ouvert la porte de ce qui semblait être un vestiaire. "Choisissez un casier pour y mettre vos affaires. Il y a un vestiaire dans le coin. Aussi, pas de téléphone."

"Je n'en ai pas", ai-je répondu.

"Génial!" a-t-elle répondu en s'extasiant. "Je savais que vous me plaisiez. Maintenant dépêchez-vous."

Elle m'a poussée dans la pièce et m'a montré ce qui semblait être mon uniforme. Il m'a fallu un moment pour y voir clair, tant il y avait de pièces. Je suis entrée dans une des cabines, et j'ai essayé de comprendre.

Jupe, ok. Chemisier, c'est bon. C'est un gilet, ça? J'ai tout enfilé et je suis sortie, perdue.

J'ai levé les yeux et j'ai vu que la pièce était remplie de femmes qui semblaient être sorties de nulle part.

"Eh bien, ne restez pas là ! Bougez!"

"Uhh..." J'ai bougé et je me suis heurtée à quelqu'un.

"Salut, je m'appelle Rachel. Tu as l'air perdue", a dit cette Rachel.

"Salut, moi, c’est Maeve", ai-je dit avec un sourire douloureux.

"Laisse-moi t'aider", a-t-elle dit en ouvrant un casier pour moi. "Tu serais mieux avec tes cheveux à moitié relevés, à moitié lâchés. Tu veux que je le fasse?"

"Quoi? Je..."

"May, c'est moi... Rachel... J'habitais à deux rues d'ici. On avait l'habitude de jouer avec Tylor et Robbie tout le temps. Tu te souviens?"

"Oh mon Dieu! Rachel!" Je me suis sentie soulagée. Je n'ai pas pu empêcher les larmes de couler alors que je la serrais dans mes bras.

"Je suis vraiment désolée de ne pas t'avoir reconnue. Ça fait si longtemps, et je veux dire, j'aurais dû le savoir... tu as toujours été si belle."

"C'est bon." Elle a souri, m'a offert un mouchoir et a touché mes cheveux.

"Tylor m'a dit que tu serais ici, et j'étais si excitée d'apprendre que tu étais de retour. Je veux dire, ça fait quoi? Genre... douze ou treize ans? Sinon, ne t'inquiète pas pour ce soir. Je vais t'aider."

"Merci beaucoup. Je ne peux pas te dire à quel point je te suis reconnaissante."

"C'est bon. Maintenant, laisse-moi t’aider pour tes cheveux. Ah, et ne porte pas le gilet... aucun de nous ne le fait."

Rachel a relâché mes cheveux, que je gardais toujours en un chignon bas parce que je ne voulais pas m'en occuper. Ils étaient bouclés, ondulés, longs et difficiles à coiffer pour moi.

Mes cheveux étaient généralement dans un chignon, un nœud ou une tresse. C'étaient mes trois seules coiffures, donc cette histoire de cheveux mi-relevés mi-baissés était une nouveauté pour moi.

Quand elle a eu fini, je savais que je ne pourrais jamais le refaire. Elle avait fait un si beau travail.

Puis, d'une manière ou d'une autre, elle m'a convaincue de la laisser ajouter des trucs sur mon visage pour m'aider à obtenir de meilleurs résultats. Quand elle a eu fini, j'avais du mal à me reconnaître.

D'habitude, j'aurais dit non, mais je ne connaissais personne ici, et j'avais peur de ce nouvel environnement. J'ai pensé que porter un masque serait probablement la meilleure chose à faire pour m'aider à passer la soirée.

C'était une façon de me sentir à l'aise malgré ma gêne, et j'étais heureuse d'avoir quelqu'un pour m'aider dans ce processus. J'étais extrêmement reconnaissante à Rachel d’être à mes côtés tout le temps.

Elle m'a aidée à me frayer un chemin dans la cuisine. Agnès ne s'est jamais présentée à moi mais apparemment, elle était ma patronne. J'avais déjà servi avant, donc en fait, je m’y suis vite mise.

Nous étions sur le point de commencer quand tout à coup, j'ai entendu Agnès rugir. Je ne plaisante pas, cette minuscule vieille dame a rugi. Toute la cuisine est devenue silencieuse, et nous nous sommes tous retournés pour la regarder.

"Clive ne peut pas y arriver", a dit Rachel. Je l'ai regardée, perdue. "Agnès a besoin d'un barman."

"Oh. Je pourrais le remplacer. J'ai fait quelques remplacements en tant que barmaid ici et là."

"AGNES !" a crié Rachel. "Maeve peut le remplacer."

Agnès s'est précipitée. "C'est ça. Vous êtes en ce moment même ma personne préférée parmi toutes celles que j’ai rencontrées. Merci." Elle était manifestement remplie de soulagement quand elle m'a accompagnée au bar.

Heureusement, quand les gens ont commencé à entrer, leurs commandes n'étaient pas trop compliquées. Même si c'était un open bar, j’avais apparemment une quantité illimitée d'alcool pour travailler.

C'était de loin l'un des événements les plus inhabituels auxquels j'avais participé, principalement parce que je n'avais jamais vu autant de gens boire autant et si vite.

À un moment donné, je me suis convaincue qu'ils étaient en train de jeter les boissons parce que je n'avais jamais vu une telle quantité partir si vite.

"Hey, chérie", a dit un crétin en secouant son verre devant moi.

Je remplissais les verres à gauche et à droite, en regardant un nombre incroyable de belles personnes flotter autour de moi.

Je me suis vite rendu compte que personne n'était habillé en tenue de pirate, donc je me trompais lourdement sur cette histoire de "pote".

Ça ressemblait à une sorte de mélange, ce qui me rendait encore plus heureuse de ne pas y assister.

"A quoi tu penses?" a dit une voix familière.

"Tylor!" J'ai souri, "Je suis contente que tu sois là."

"Tu es très occupée. J'attendais une petite accalmie pour venir te voir ."

"Donc... pas de thème pirate alors?"

"Non. Pas de pirates." a-t-il rigolé.

"Merci de m'avoir trouvé ce travail. Je me sens vraiment à l'aise derrière ce bar."

"Ouais, j'ai remarqué", a-t-il répondu. "Tu vas faire une pause bientôt?"

"Les gens ne sont pas venus depuis une minute, donc je suis sûre que je pourrais faire une petite pause".

Il allait me conduire vers l'extérieur quand j'ai vu ce magnifique couple se mettre à descendre un escalier incroyablement décoré.

La femme était l'une des plus belles femmes que j'aie jamais vues. Elle était l'incarnation de l'élégance et semblait flotter dans les escaliers.

J'ai regardé sa moitié, et il semblait souffrir pour une raison étrange. Il était distrait par quelque chose.

Il remuait son nez dans l'air comme s'il avait senti quelque chose d’infect. J'ai observé ses yeux qui ont commencé à suivre la foule.

Je me suis rapprochée de Tylor. Je voulais lui demander qui était ce couple quand tout à coup, ce type a commencé à nous fixer.

Le type.

Le gars des escaliers.

Il semblait complètement concentré sur moi. C'était la chose la plus bizarre. Par réflexe, j'ai attrapé le bras de Tylor et je me suis mise derrière lui, utilisant son corps comme un bouclier.

Quoi que je fasse, cela semblait rendre Monsieur Escalier incroyablement malheureux. On aurait dit qu'il bouillonnait de rage.

J'ai commencé à faire marche arrière, entraînant lentement Tylor avec moi. Je savais que la porte derrière moi menait à l'extérieur, alors je nous ai fait sortir en la refermant derrière moi.

"Hey, tu vas bien?" a demandé Tylor, apparemment inconscient de la façon dont Monsieur Escalier m’avait fixée.

"Oh oui, je voulais juste prendre l'air. Je ne sais pas combien de temps je vais être autorisée à faire une pause," dis-je rapidement. ~Ok, peut-être que je suis juste folle et que j'imagine des choses. ~

"Ok", a-t-il dit en éloignant une mèche de cheveux de mon visage. D'une certaine manière, il était vraiment proche de moi. C'était comme un super pouvoir bizarre qu'il avait: L'homme de l'espace anti-personnel.

J’ai ri toute seule à cette idée, mais j'ai vu comment, sur le moment, cela aurait pu être perçu comme un encouragement. Tylor s'est rapproché encore plus, et son corps était au même niveau que le mien.

"C'est une belle nuit, n'est-ce pas?I-"

J'ai remarqué que son visage se rapprochait ridiculement du mien. Je me suis mise à rougir. La chaleur de son souffle me picotait le visage. J'étais au milieu d'une pensée quand, sorti de nulle part, j'ai entendu...

"A MOI!"